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La Cour des comptes avertit : 100 000 postes à supprimer dans les collectivités locales !

2024-10-02

Auteur: Léa

Dans un contexte économique de plus en plus tendu, la Cour des comptes a soumis un rapport alarmant au nouveau Premier ministre, Michel Barnier, qui préconise d'éliminer 100 000 postes d'agents dans les collectivités locales. Ce document, commandé par son prédécesseur Gabriel Attal, dresse un portrait inquiétant de la dérive budgétaire des communes, départements et régions, qui représentent environ 18 % des dépenses publiques de la France.

En début septembre, Bruno Le Maire, ancien ministre de l'économie, avait déjà tiré la sonnette d'alarme en révélant un écart de 16 milliards d'euros entre le déficit prévu des collectivités locales pour 2024 et celui qui se dessine réellement. Le rapport corrobore cette analyse, affirmant que la trajectoire financière des collectivités est de plus en plus alarmante.

Les principales causes de cette dégradation des finances locales sont dues à une stagnation des recettes de TVA et une chute significative des revenus générés par les taxes sur les transactions immobilières, qui ont chuté de 20 % cette année par rapport à 2023. Parallèlement, les dépenses de fonctionnement ont flambé de 5,4 % en raison d'une augmentation des salaires, du recours à des prestataires externes et d'une hausse du nombre de bénéficiaires d'aides comme l'allocation personnalisée d'autonomie. Les dépenses d'investissement connaissent une hausse encore plus marquée, atteignant + 13 % en un an.

Le rapport souligne que les collectivités locales vont avoir un besoin de financement considérable, les conduisant à une nouvelle augmentation de leur endettement. L’objectif de dégager un excédent de financement de plus de 17 milliards d'euros d'ici 2027 semble de plus en plus utopique.

Ce constat est partagé par des élus locaux comme Véronique Louwagie, députée de l'Orne. Elle affirme que, pour la première fois, elle peine à boucler son budget en raison de l'augmentation des missions de l'État, de la hausse du nombre de mineurs non accompagnés à prendre en charge et de la perte de revenus due à la baisse des taxes immobilières. Face à ces défis, elle préconise des coupes drastiques dans les dépenses locales.

La situation des collectivités pourrait provoquer une crise sans précédent, soulevant la question cruciale : jusqu'où les gouvernements locaux peuvent-ils continuer à faire face à cette pression financière croissante ? Avec ces mesures draconiennes en perspective, l'avenir des services publics locaux d'ores et déjà menacés pourrait encore s'assombrir. Pourriez-vous imaginer des communes sans les services qu'elles offrent actuellement ?