Ce samedi, lors du match entre l’ASSE et le MHSC, une scène surprenante s’est produite : les supporters stéphanois ont lancé des balles de tennis sur le terrain. Ce type d'incident n'est pas isolé cette saison, avec des interruptions similaires ayant déjà eu lieu lors des matches Lens-Nantes et Angers-PSG début novembre. La rencontre Nantes-Le Havre a également été interrompue pour des raisons pareilles, cette fois-ci en première période.

Ce phénomène de protestation avec des balles de tennis est en réalité inspiré de pratiques observées dans d'autres stades européens. En Allemagne, par exemple, il est devenu courant pour les supporters d'exprimer leur mécontentement de manière créative. Un retour aux origines montre que cette pratique remonte aux années 90, lorsque les fans d'Hull City, en Angleterre, ont commencé à jeter des balles de tennis pour exprimer leur désaccord avec la direction de leur club.

Ce week-end, après seulement quinze minutes de jeu, les passionnés de l'ASSE n'ont pas hésité à faire pleuvoir des balles de tennis et des balles rebondissantes sur le terrain. Ajoutons une touche d'originalité à cette protestation : des voitures télécommandées ont également été vues sur le terrain. Deux banderoles, chargées de messages piquants, ont été déployées par les supporters. La première dénonçait : "LFP, Qatar, Beinsport, CVC, les trous de balle qui tuent le foot français". La seconde reprenait le ton sarcastique : "Vous êtes les toutous du Qatar, en attendant le retour de bâton, jouons à la baballe". Bien qu'une volée de balles a interrompu le jeu, l'arbitre, Monsieur Batta, a décidé de ne pas arrêter le match officiellement, permettant ainsi au jeu de reprendre après quelques secondes de flottement pendant que les stadiers établissaient le terrain.

Cette action marque un tournant dans l'attitude des supporters français qui, face à un climat de méfiance envers les instances dirigeantes du football, demandent des comptes à la LFP et aux diffuseurs. Leur colère s'exacerbe face aux augmentations de salaires de dirigeants, aux horaires des matches jugés inconvenants, et aux sanctions collectives qui pèsent sur les clubs. Les supporters voient dans cette protestation un moyen de revendiquer une place plus juste dans le paysage du football français actuel. Reste à voir si ces actions inciteront les autorités à prendre des mesures pour restaurer la confiance du public.