«La fête est finie.» Ces mots forts sont ceux de Gilles Gateau, le directeur général de l'Apec, qui illustre bien le retournement inquiétant qui affecte l'emploi des cadres entre 2022 et 2025. Après des années de prospérité post-Covid, marquées par une euphorie dans le recrutement, le marché de l'emploi a commencé à s'essouffler, avec un recul de 8 % observé l'année dernière. Les prévisions pour 2025 sont tout aussi sombres : une baisse attendue de 4 % des recrutements, avec un chiffre estimé à 292.600 postes. Cette dynamique fait craindre un retour en dessous du seuil symbolique des 300.000, qui avait été franchi pour la première fois en 2022.

Les causes de ce retournement sont multiples et préoccupantes. La croissance stagnante, une hausse significative du chômage, et l’adoption difficile de la loi de finances contribuent à un climat d'incertitude. De plus, la récente annonce de l'augmentation des droits de douane américains est venue renforcer cette inquiétude, poussant les entreprises à adopter une attitude plus conservatrice dans leurs stratégies de recrutement.

Il est important de souligner que ces difficultés ne touchent pas uniquement la France. À l’échelle mondiale, de nombreuses économies se trouvent dans des situations similaires, avec des ajustements nécessaires face à des défis macroéconomiques croissants. Les entreprises doivent naviguer dans un environnement complexe où les ressources en talents sont de plus en plus rares et où les attentes des employés évoluent rapidement.

Alors que le marché de l'emploi pour les cadres s'engage sur cette voie incertaine, les acteurs du secteur devront adapter leurs approches pour attirer et retenir les talents, tout en gérant les effets d'une économie mondiale incertaine.