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La France doit exploiter son potentiel de recyclage : 1,91 milliard d'euros en jeu !

2024-11-20

Auteur: Léa

Un recyclage plus efficace pourrait rapporter à la France 152 000 tonnes de métal par an !

La France possède un potentiel considérable pour améliorer le recyclage de ses « mines urbaines », notamment en ce qui concerne les déchets métalliques comme le cuivre, qui jouent un rôle clé dans la transition énergétique. Un rapport récent met en lumière l'opportunité économique et écologique lié à l'optimisation de ce recyclage.

Chaque année, le pays produit environ 218 000 tonnes de déchets de cuivre, provenant principalement de la démolition de bâtiments, des réseaux électriques obsolètes et des épaves de voitures. Malheureusement, seulement 66 000 tonnes de ce total sont recyclées localement. Le reste est majoritairement exporté vers des pays comme la Belgique, l'Allemagne ou l'Italie, grandement dépendants des déchets métalliques.

Avec six millions de tonnes de déchets métalliques échangées en 2021, la France est devenue le plus grand exportateur net de ces matériaux en Europe. Cette situation crée un manque à gagner significatif, car la valeur ajoutée de ces matières pourrait être captée localement si des infrastructures adéquates étaient mises en place en France.

Le cuivre, essentiel pour la transition énergétique, est utilisé dans la fabrication de câbles électriques indispensables à l'électrification, remplaçant les énergies fossiles. En doublant le taux de recyclage du cuivre, la France pourrait réduire son déficit commercial de 3 %, tout en avançant vers une décarbonation nécessaire dans le secteur des déchets.

Le potentiel économique est considérable : le cuivre, évalué à 9426 dollars la tonne en novembre 2024, pourrait rapporter près de 1,91 milliard d'euros si l'on optimise la récupération des 218 000 tonnes de déchets de cuivre produits chaque année. Cependant, la France ne parvient à exploiter que 30 % de cette manne, créant ainsi un manque à gagner de 1,33 milliard d'euros.

Actuellement, le pays ne dispose que d'une seule usine de recyclage à Lens, gérée par Nexans en partenariat avec Suez, qui prévoit d'augmenter sa capacité de recyclage à 80 000 tonnes par an d'ici 2026. Bien que ce soit un pas dans la bonne direction, il reste insuffisant face aux besoins croissants.

Pour renforcer l'industrie du recyclage, des ajustements réglementaires sont impératifs. Il serait judicieux d'imposer des taux d'incorporation de matières recyclées, à l'instar de ce qui est fait pour le plastique, et de restreindre l'exportation de déchets métalliques pour encourager leur traitement sur le sol national.

En conclusion, l'exploitation efficace des mines urbaines de métaux en France pourrait créer une bouffée d'air frais pour l'économie nationale tout en répondant aux enjeux environnementaux actuels. Une action est nécessaire pour transformer ce potentiel en réalité, alignant ainsi les objectifs économiques avec les impératifs de développement durable.