Dans le cadre de la COP 29 qui se déroule actuellement à Bakou, les discussions font rage autour de la manière de financer les efforts mondiaux pour lutter contre le réchauffement climatique. Bien qu'un montant colossal de 1 100 milliards de dollars ait été évoqué pour s'attaquer à ce défi mondial, des géo-ingénieurs séduisent les décideurs avec des propositions qui pourraient limiter le réchauffement à quelques centaines de millions d’euros, tout en évitant des mesures de sobriété.

Mais quelles techniques innovantes la géo-ingénierie propose-t-elle vraiment pour refroidir notre planète? Les experts évoquent des avancées telles que des aspirateurs à carbone, déjà opérationnels en Islande, et d'autres méthodes plus controversées comme l'injection de soufre dans la stratosphère pour réduire la quantité de rayonnement solaire atteignant la Terre.

Cependant, derrière ces promesses se cachent des risques alarmants. Les conséquences de ces techniques sur le cycle hydrologique mondial sont mal comprises, et des modifications inattendues des précipitations pourraient avoir des répercussions dramatiques. Des chercheurs mettent en garde contre les dangers pour la sécurité alimentaire, notamment en raison des risques de mise en péril des moussons essentielles pour de milliards de personnes. De plus, l’injection de soufre pourrait entraîner des problèmes de santé publique dus aux retombées.

Le débat autour de la géo-ingénierie est d’autant plus intense que son histoire n’est pas sans doute. Des applications militaires de telles technologies ont déjà été observées, comme lors de la guerre du Vietnam avec l'opération "Popeye", qui visait à utiliser le climat comme une arme stratégique.

Avec l’essor de projets tels que ceux de la start-up Make Sun Set, qui commercialise des "crédits de refroidissement" de la Terre, la géo-ingénierie commence à s'infiltrer dans les politiques climatiques, malgré un passé marqué par des critiques virulentes. Peut-on vraiment maîtriser ces nouvelles technologies sans en subir les conséquences à long terme? La géo-ingénierie pourrait-elle s'avérer être une panacée temporaire à nos problèmes climatiques ou représenter un risque géopolitique et environnemental majeur pour les décennies à venir?

La question demeure: notre planète peut-elle se permettre de jouer à l'apprenti sorcier avec ces méthodes radicales?