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La grève des dockers de la côte Est et du Golfe aux États-Unis prend fin : quelles sont les conséquences ?

2024-10-04

Après trois jours de grève qui ont secoué plusieurs ports de la côte Est des États-Unis, provoquant des inquiétudes sur des pénuries et une augmentation des prix, les dockers américains ont finalement décidé de reprendre le travail grâce à la signature d'un accord, ce jeudi 3 octobre.

Le syndicat International Longshoremen's Association (ILA) a atteint un accord de principe avec l'Alliance Maritime des États-Unis (USMX), qui représente les employeurs des dockers. Cet accord inclut une augmentation des salaires et un prolongement du contrat-cadre jusqu'au 15 janvier 2025, permettant ainsi aux deux parties de se retrouver pour négocier d'autres questions en suspens.

Les détails financiers de l'accord restent flous, mais le Wall Street Journal rapporte que les employeurs ont proposé une augmentation pouvant atteindre 62 % sur une période de six ans. Il est important de noter que cet accord concerne uniquement 25 000 dockers travaillant dans des terminaux de conteneurs et d'import/export dans quatorze grands ports, notamment Boston, New York, Philadelphie et Miami.

Le président Joe Biden a salué cet accord, le qualifiant de "progrès crucial" pour une stabilisation économique post-COVID et a exprimé sa gratitude envers les travailleurs syndiqués qui ont fait preuve de patriotisme. Toutefois, il a également souligné la nécessité de négociations justes qui reflètent la contribution des dockers à l'économie du pays.

Cette grève, qui a impliqué environ 45 000 membres du syndicat ILA et s'est déroulée dans 36 ports de l'USMX, a eu des conséquences économiques significatives. Selon des rapports, elle aurait pu coûter entre 4,5 et 7,5 milliards de dollars par semaine à l'économie américaine, risquant également de conduire à la perte de 105 000 emplois.

Les transporteurs, face à ces disruptions, ont été contraints de détourner leurs navires et de facturer des surcharges exorbitantes, ce qui a contribué à une hausse des prix vers certaines destinations. Dans un contexte de relèvement de l'inflation, ces augmentations coûtent cher aux consommateurs américains. Un exemple des frais supplémentaires inclus des montants jusqu'à 3 780 dollars pour le transport d'un conteneur par le géant danois Maersk.

En parallèle, les résultats financiers des transporteurs maritimes ont connu une ascension fulgurante, avec des bénéfices en hausse de 350 % sur les dix dernières années, tandis que les salaires des dockers n'ont augmenté que de 15 % sur la même période. Cela a mis en lumière une disparité croissante des revenus dans la chaîne d'approvisionnement.

Les discussions ont été particulièrement intenses, ayant commencé en mai avant d'être suspendues temporairement. Les deux parties font face à des enjeux considérables, notamment liés à la sécurité de l'emploi et à l'automatisation croissante dans les ports, la proposition initiale du syndicat étant d'une augmentation de 77 %.

Cet accord intervient dans un climat tendu, alors que l’administration Biden surveille de près les activités inflationnistes qui pourraient profiter aux armateurs étrangers. Avec le passage dévastateur de l'ouragan Helene dans le sud des États-Unis, la relance de l'approvisionnement est plus urgente que jamais.

Les dockers et leurs employeurs devront continuer à négocier pour établir un contrat qui assure une sécurité durable et des conditions de travail équitables dans ce secteur essentiel de l'économie.