Depuis leur arrivée l'été dernier aux États-Unis, les nouvelles cigarettes électroniques appelées « Smart Vape » envahissent désormais le marché européen, et elles suscitent de vives inquiétudes. Ces dispositifs ne se limitent pas à vapoter : ils permettent également aux utilisateurs de jouer à des jeux, d'écouter de la musique, de recevoir des messages et même de passer des appels, tout comme un smartphone. La créativité des fabricants de vapoteuses est sans limite, cherchant à captiver une clientèle jeune avide de technologies innovantes. Certaines entreprises vont même jusqu'à intégrer des écrans tactiles sur leurs appareils, souvent ornés de couleurs vives, pour séduire cette nouvelle génération de consommateurs.

Des jeux captivants intégrés et une nouvelle forme d'addiction

Les dangers de ces produits ne s'arrêtent pas là. En France, ces « Smart Vape » sont disponibles sur plusieurs sites en ligne, incluant des jeux rappelant le célèbre Tamagotchi des années 90, où l'utilisateur doit s'occuper d'un animal virtuel. Vapoter permet alors de collecter des pièces pour nourrir cet animal. De plus, certains modèles proposent des classements sociaux qui encouragent les vapoteurs à rivaliser, augmentant ainsi l'attrait et, par conséquent, le risque de dépendance.

Un autre aspect préoccupant de ces dispositifs est leur capacité et leur durabilité. Ces « Smart Vape » sont souvent conçues avec des réservoirs de 20 ml d'e-liquide, là où la législation européenne limite la capacité à 2 ml. Cette surabondance signifie environ 40 000 bouffées, soit 10 fois plus qu'une vapoteuse normale, augmentant ainsi le risque de dépendance, surtout chez les adolescents. Quand le liquide est épuisé, la totalité du dispositif est généralement jetée, y compris l'écran, une pratique qui ajoute une dimension préoccupante à l'impact environnemental de ces produits.

Des prix attractifs, mais des conséquences alarmantes

Sur le marché, ces appareils sont proposés à des tarifs très compétitifs, atteignant 19 dollars pour une marque américaine ou 35 euros pour un modèle français, avec des livraisons rapides. Provenant principalement de Chine, ces « Smart Vape » inquiètent de nombreux professionnels de la santé. Sanne Hammer, pneumologue néerlandaise, avertit : « Nous ne nous dirigeons plus vers une génération sans nicotine, mais vers une génération d'adolescents dépendants, avec des lésions pulmonaires et des troubles de comportement. » Alors que la Belgique a déjà interdit ces dispositifs, l'accès en ligne reste aisé, échappant ainsi à tout contrôle gouvernemental et soulignant l'urgence de réglementations plus strictes dans toute l'Europe.

Les parents, éducateurs et décideurs doivent prendre conscience de ces menaces modernes. L'éducation sur les dangers du vapotage et la promotion de modes de vie sains sont plus cruciales que jamais. Pour protéger les jeunes de cette nouvelle forme de dépendance, il est indispensable de s'engager collectivement contre ces gadgets qui semblent inoffensifs mais cachent de réels risques.