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La RATP perd l'exploitation d'une partie de son réseau de bus historique : l'opposition crie au scandale

2025-03-26

Auteur: Jean

La RATP, l'opérateur historique des transports parisiens, vient de subir un coup dur : d'ici 2026, deux gestionnaires privés, dont un italien, prendront le contrôle de certaines lignes de bus emblématiques de la capitale. Un bouleversement qui pourrait affecter jusqu'à 19 000 employés et 308 lignes de bus qui ne seront plus sous la coupe de cet établissement public.

Il s'agit d'une nouvelle étape majeure dans la mise en concurrence du réseau de bus, orchestrée par Île-de-France Mobilités (IDFM). En effet, les 37 lignes concernées, principalement situées à Paris et en petite couronne, seront attribuées à des entreprises privées, un changement radical qui fait déjà grincer des dents certains acteurs de l'opposition.

Lors de la première phase de cette privatisation, en octobre, la RATP avait réussi à conserver deux des trois lots les plus significatifs. Mais cette fois, c'est un revers cinglant : l'entreprise a perdu deux lots sur trois, une décision qui doit encore être validée par le conseil d’administration d’IDFM le 10 avril prochain.

La surprise de l'arrivée d’un opérateur italien, ATM, qui gérera 18 lignes dans le sud des Hauts-de-Seine, ne fait qu’ajouter à la controverse. Cette société, détenue à 100% par la municipalité de Milan, marque ainsi sa première incursion sur le marché français. Prévoyant de reprendre 750 équivalents temps plein de la RATP, elle arrive avec une expérience notable, ayant notamment géré le métro automatique de Copenhague.

En tout, ce sont environ 2 600 employés qui passeront sous l'égide d'acteurs privés d'ici un an. Si les employés devraient conserver leur salaire, plusieurs primes et avantages seront remis en question. De plus, la réorganisation du temps de travail pourrait jeter une ombre sur les conditions des salariés.

Le PDG de la RATP, Jean Castex, a exprimé son profond désarroi face à cette situation, affirmant son engagement à défendre la RATP et son personnel. Il reste optimiste en vue des prochains lots à attribuer, tout en appelant à une évaluation indépendante de ce processus de privatisation.

Mais cette vente ne passe pas inaperçue : des élus de gauche dénoncent en bloc "une vente à la découpe" et s'alarment de ce qu'ils appellent la "dilapidation de l'héritage public". Ils appellent à une mobilisation active contre ce phénomène qu'ils jugent contraire à l'intérêt général.

La mise en concurrence des transports ne s'arrête pas là : le tramway se prépare à subir le même sort en 2030, suivi du métro en 2039. La question de la sécurité sur ces nouveaux réseaux demeure également préoccupante, alors que des interrogations subsistent quant aux modalités de coordination entre la RATP et ses concurrents. L’avenir des transports parisiens est désormais en jeu, et les répercussions cette privatisation seront à suivre de près.