
La réalité des finances de la Coupe du monde de rugby 2023 : L'État et la FFR pointés du doigt
2025-04-08
Auteur: Sophie
La Coupe du monde de rugby 2023, tenue en France à l'automne, a rencontré un succès indéniable sur le plan populaire, sportif et médiatique. Cependant, le bilan financier qui en ressort est alarmant. Selon le rapport final de la Cour des comptes, publié le 8 avril, l'événement a laissé derrière lui des « ressources quasi-nulles, voire négatives » pour le rugby français.
Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, n’a pas mâché ses mots : « La gouvernance de la candidature et de la préparation de la Coupe du monde a été gravement défaillante ». Les observations préliminaires signalent déjà des anomalies notables.
Le comité d'organisation, dénommé « France 2023 », a généré un bénéfice record de 55 millions d'euros, grâce à des ventes de billets exceptionnelles, avec 2,4 millions de tickets écoulés. Toutefois, ce chiffre est terni par le déficit de 15,9 millions d'euros lié au programme Campus 2023, conçu pour former des apprentis dans le domaine du rugby.
Mais le plus grand coup dure provient du groupement d'intérêt économique (GIE), qui s'occupait de la gestion des droits d’hospitalité et qui pourrait afficher des pertes abyssales allant jusqu'à 53 millions d'euros. La part détenue par le GIP dans ce GIE, répartie également entre la Fédération française de rugby (FFR) et d'autres entités, accentue les problèmes financiers.
Si les contentieux en cours se résolvent positivement, la Cour des comptes anticipe que le résultat financier net de la Coupe pourrait être de +18,5 millions d'euros. En revanche, sans résolution favorable, ce chiffre pourrait se transformer en une perte de 13,9 millions d'euros. En somme, la Coupe du monde de rugby 2023 est-elle vraiment le triomphe qu'elle semblait être ? La vérité financière est alarmante et appelle à une réévaluation de la gestion des événements sportifs en France.