Science

La recherche polaire française : vers la relégation en deuxième division ?

2025-04-25

Auteur: Julie

Marc Joseph Marion du Fresne et Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec, pionniers des découvertes des îles Crozet et de l'archipel de Kerguelen en 1772, ont ouvert la voie à une riche tradition d'exploration polaire en France. Suivis par Jules Dumont d'Urville, qui a foulé le sol de la terre Adélie en 1840, et Claude Lorius, qui a révélé l'impact des activités humaines sur le climat dans les années 1980, ces figures emblématiques ont façonné la réputation de la France comme leader en recherche polaire.

Cependant, aujourd'hui, cette distinction est en péril. Gaël Durand, glaciologue au CNRS, met en garde contre "un risque sérieux de décrochage de la recherche polaire" face à un sous-investissement chronique. Bien que le pays affiche une forte ambition politique dans ce domaine, les ressources allouées demeurent insuffisantes.

Pour illustrer cette situation, Durand coordonne la première prospective polaire, un document de 230 pages réalisé avec la contribution de près de 80 chercheurs, représentant un cinquième de la communauté française impliquée dans l'étude des pôles. Ce rapport, prévu pour publication à la mi-juin, décrit les priorités de la recherche polaire pour la décennie 2025-2035, et liste les budgets nécessaires pour maintenir la France au rang d'"acteur incontournable" sur la scène mondiale.

L'avenir de la recherche polaire française est donc sur le fil du rasoir, tandis que les enjeux liés au changement climatique se font de plus en plus pressants. Il est impératif que des mesures soient prises pour garantir le soutien financier et scientifique, afin de continuer à explorer et à comprendre ces régions vitales pour notre planète.