La mini-série à succès de Netflix, intitulée "Adolescence", sera bientôt diffusée gratuitement dans les collèges et lycées du Royaume-Uni, selon une annonce faite par Downing Street le lundi 31 mars. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, qui a visionné la série avec ses propres enfants, a souligné que "c'est une initiative majeure pour encourager le plus grand nombre d'élèves à s'engager avec ce programme."

"Adolescence", qui a déjà fait la une des médias, traite des influences toxiques et misogynes auxquelles les jeunes sont exposés sur Internet. Ce sujet essentiel a suscité des débats publics cruciaux au Royaume-Uni. Coécrite par Jack Thorne, le scénariste reconnu pour sa contribution à "Skins" et "Shameless", ainsi que par l'acteur Stephen Graham, connu pour ses rôles dans "The Chef" et "Boardwalk Empire", la mini-série se compose de quatre épisodes, disponibles sur Netflix depuis le 13 mars.

Les thèmes abordés dans la série sont non seulement captivants mais également alarmants. L'intrigue démarre de manière intense avec Jamie, un adolescent de 13 ans, interpellé brutalement à son domicile par les forces de l'ordre et accusé du meurtre de sa camarade de classe, Katie. Les parents de Jamie, désespérés, se trouvent déchirés entre leur amour pour leur fils et les preuves accablantes qui pèsent contre lui. Au-delà de la prouesse technique de la réalisation, la série est entièrement filmée en plan-séquence, ce qui renforce l'immersion et l'intensité des émotions.

La série aborde également la montée inquiétante des thèses masculinistes sur les réseaux sociaux, qui exercent une pression énorme sur la jeunesse. Le phénomène des "incels" ou célibataires involontaires, qui traduit des frustrations masculines empreintes de ressentiment envers les femmes, est au cœur du récit. Ce climat de haine et de division entre les sexes pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l'avenir des relations interpersonnelles chez les adolescents.

Cette initiative novatrice de diffusion dans les écoles vise non seulement à sensibiliser les jeunes à des sujets cruciaux mais aussi à ouvrir des discussions sur des thèmes parfois négligés dans la classe. Alors que le gouvernement britannique se concentre sur le bien-être de la jeunesse, la question demeure : les écoles seront-elles prêtes à accompagner ces échanges en proposant des espaces sûrs et des ressources adéquates pour aborder de telles thématiques ?