L'ADN ancien révèle comment les premiers Européens se sont adaptés à la révolution agricole
2024-11-22
Auteur: Sophie
Une nouvelle étude, révélée en septembre dernier, met en lumière l'impact de la révolution néolithique non seulement sur notre mode de vie, mais aussi sur notre génome. Cette recherche dévoile comment l'agriculture a « accéléré » l'évolution de notre ADN, en augmentant le nombre de copies de gènes liés à la synthèse de l'amidon, un nutriment clé pour la survie des premiers agriculteurs.
Le 12 novembre 2024, les résultats de cette étude fascinante ont été publiés dans la revue prestigieuse Nature Communications. L'équipe de recherche, composée de scientifiques des universités du Texas à Austin et de Californie à Los Angeles, a réussi à utiliser une méthode statistique innovante pour détecter plus efficacement les signes de sélection naturelle dans l'ADN ancien, par rapport aux techniques traditionnelles.
En analysant plus de 700 échantillons d'ADN provenant de divers sites archéologiques à travers l'Europe, les chercheurs ont pu identifier des changements génétiques significatifs à quatre périodes clefs : le NéoLithique, l'âge du bronze, l'âge du fer et l'ère historique. Ces découvertes mettent en avant comment les traits génétiques ont évolué en réponse à des changements majeurs dans les modes de vie de ces populations, en particulier le passage d'une existence de chasseurs-cueilleurs à une société agricole plus sédentaire.
Les scientifiques ont mis en évidence quatorze régions spécifiques du génome ayant subi une sélection naturelle significative durant ces périodes. Par exemple, des gènes liés à la production de la vitamine D et à la digestibilité du lait montrent des signes probants de sélection, suggérant que la capacité à produire de la vitamine D était cruciale pour les agriculteurs vivant sous un climat moins ensoleillé. De même, la capacité à digérer le lait devenait vitale en période de pénurie alimentaire.
Cette étude souligne également que les gènes liés à l'immunité ont été soumis à des pressions sélectives en raison des nouvelles maladies apportées par l'agriculture, pointant vers une évolution continue du rôle de notre ADN dans notre survie. Cependant, environ la moitié des signaux d'adaptation révélés par cette étude n'étaient détectables que durant les périodes les plus anciennes, ce qui indique qu'ils ont pu être perdus au cours des générations, victime de la dérive génétique.
Cette recherche offre une perspective sans précédent sur l'adaptabilité des populations européennes face aux défis environnementaux à travers les siècles, enrichissant notre compréhension de l'évolution humaine en relation avec les changements profonds dans le mode de vie, comme l'agriculture. Les implications de ces découvertes s'étendent au-delà de la biologie, touchant à des thèmes de santé publique et de compréhension culturelle, prouvant à quel point notre histoire évolutive est intimement liée à notre ADN.