Monde

L'Algérie Met en Place un Visa pour les Marocains, Évoquant des Menaces d'Espionnage

2024-09-26

Dans un climat de tensions grandissantes entre l'Algérie et le Maroc, le ministère des Affaires étrangères algérien a annoncé, le jeudi 26 septembre, l'instauration immédiate d'un régime de visas pour tous les détenteurs d'un passeport marocain. Cette décision est motivée par des accusations portées contre le Maroc, accusé d'utiliser le régime d'exemption de visas pour déployer des "agents de renseignements sionistes" sur le territoire algérien.

L'Algérie affirme que ce déploiement constitue une menace directe à la sécurité nationale, et accuse le Maroc d'être le seul responsable de la dégradation des relations bilatérales par ses actions hostiles. Le Maroc, de son côté, a dénoncé cette décision comme "complètement injustifiée" et rejette les accusations qui lui sont faites.

Les relations diplomatiques entre les deux pays se sont deteriorées depuis août 2021, suite à une série d'incidents, notamment en lien avec la question du Sahara occidental et le soutien algérien aux indépendantistes du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), considéré comme terroriste par l'Algérie.

Cette annonce fait suite à l'arrestation, le 1er septembre, de plusieurs personnes, dont quatre Marocains, accusés de faire partie d'un réseau d'espionnage attisant les craintes du gouvernement algérien. Les autorités algériennes ont également souligné que les frontières entre les deux nations sont fermées depuis 1994, bien que les échanges humains et familiaux aient jusqu'à présent permis une forme de fluidité dans les déplacements.

La question du Sahara occidental reste un point de fracture majeur. Cette région, riche en ressources naturelles mais en proie à un statut contesté, est revendiquée par le Maroc tandis que le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame un référendum d'autodétermination. La tension a culminé en novembre 2020, lorsque les hostilités entre le Polisario et les forces marocaines ont repris après près de trois décennies de cessez-le-feu.

Les analystes avertissent que cette escalade pourrait avoir des conséquences significatives sur la stabilité régionale et l'équilibre des puissances dans le Maghreb, avec des implications potentielles au-delà des frontières algériennes et marocaines.