Dans une déclaration audacieuse qui rappelle les idées controversées d'Eric Ciotti, Laurent Wauquiez a proposé le 8 avril dernier d'envoyer les étrangers sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. Cette île, située au large du Canada, pourrait devenir un lieu de confinement pour ces individus considérés comme dangereux. Wauquiez a tenté de justifier cette idée en évoquant les conditions climatiques de l'archipel: « Il fait en moyenne 5 °C, avec 146 jours de pluie et de neige. Je pense qu’assez rapidement, cela va amener tout le monde à réfléchir. » Son plan assez drastique avait pour but de montrer que ceux qui refusent de retourner dans leur pays se verraient contraints de "prendre un aller simple pour Saint-Pierre-et-Miquelon, sans vol retour pour l’Europe."

Saint-Pierre-et-Miquelon, hors de l'espace Schengen, aurait en effet l'avantage de bloquer tout retour en France métropolitaine, une stratégie qui suscite de vives critiques. Manuel Valls a réagi en dénonçant ce projet, le qualifiant de 'méthode coloniale', soulignant que cette proposition ne fait qu’aggraver les tensions autour de la question de l’immigration en France.

Ce débat intervient dans un contexte où les pays européens cherchent des solutions durables face à l'immigration illégale et où les tensions politiques à ce sujet sont palpables. La droite s'efforce de se positionner sur ces questions pour séduire un électorat inquiet pour la sécurité et l'ordre public, mais ces propositions extrêmes sont souvent perçues comme une réponse simpliste à des enjeux socio-économiques complexes. Dans les jours à venir, il sera intéressant de suivre l'évolution de cette controverse.

Le débat sur la répression de l'immigration en France n'est pas nouveau et continue d'alimenter les échanges politiques. La crise migratoire actuelle suscite des réactions variées, allant des politiques plus strictes aux approches plus humanistes. Wauquiez, fidèle à une ligne dure, pourrait renforcer son image auprès de l'électorat de droite, mais risque également de s'aliéner une partie importante de l'électorat modéré.