Science

Le Croissant Lunaire de l'Aïd : "Nous n'ignorons pas l'importance des calculs astronomiques"

2025-03-28

Auteur: Sophie

Ramadan 2025 – 1446. Le 28 février, veille de Ramadan, des membres du collectif B à BA observeront le ciel, conformément à la tradition bien établie pour chaque 29e jour du mois lunaire. Nous avons interviewé Abdelmalik, un membre actif du collectif, qui partagera ses aspirations pour cette initiative.

Abdelmalik : "Nous sommes un groupe d'étudiants en sciences religieuses passionnés par l'astronomie. Notre objectif est de sensibiliser les musulmans en France à l'importance de l'observation du hilal pour déterminer le début des mois lunaires du calendrier islamique."

"Nous avons été inspirés par notre professeur, Cheikh Mohammad Ayoub, qui a étudié ce sujet depuis les années 80 suite à des témoignages incohérents concernant la visibilité du hilal. Nous avons suivi les recherches de l'Observatoire lunaire des musulmans de France, qui a observé le ciel tous les mois jusqu'en septembre 2022, formant des observateurs tels que Thierry Legault, un astrophotographe de renommée internationale. Nous voudrions poursuivre ces efforts."

Concernant les calculs astronomiques, Abdelmalik déclare : "Nous ne sommes pas opposés aux calculs astronomiques en tant que tels, mais nous pensons qu'un nouveau mois lunaire ne peut pas être déterminé uniquement par eux. Nous respectons l'opinion des quatre écoles juridiques et considérons que les calculs devraient coïncider avec des observations concrètes."

Le choix de l'emplacement pour observer le 28 février 2025 sur la dune du Pilat a été méticuleusement réfléchi. Cette dune, la plus haute d'Europe, offre une visibilité significative vers l'ouest, bien que son altitude de 100 mètres puisse ne pas sembler idéale pour observer un fin croissant lunaire. Cependant, les conditions météorologiques sont cruciales et c'est ce qui a conduit à ce choix stratégique.

"Pour ceux qui souhaitent participer à l'observation du hilal, je recommande de trouver un endroit dégagé vers l'ouest, idéalement en hauteur, pour profiter d'un bon coucher de soleil avant de prier le Maghreb. C'est une occasion d'apprécier la majesté de la création divine et d'approfondir notre spiritualité à travers l'observation des cieux."

Le groupe B à BA, qui a déjà réuni plus de 4 200 membres, vise à revitaliser cette tradition prophétique. Il n'y a aucun prérequis pour rejoindre, et tous sont invités à apprendre, que ce soit en astronomie ou en jurisprudence islamique.

"Nous ne souhaitons pas nous substituer aux instances représentatives des musulmans en France. Nous appelons à respecter leurs décisions tant qu'elles s'appuient sur des observations concrètes et non uniquement sur des calculs théoriques. C'est ainsi que nous pourrons préserver l'unité de notre communauté autour de ces rites importants."

En ayant pour but de démystifier la pratique de l'observation astronomique, ce collectif espère voir cette initiative se développer à l'échelle nationale, permettant aux musulmans de s'unir dans la prière et la célébration de l'Aïd.

Ensemble, ils travailleront à partager leurs connaissances et à encourager chacun à lever les yeux vers le ciel, nourrissant ainsi un lien profond avec la création divine.