Le gouvernement met en vente le magazine 60 millions de consommateurs : la stupeur parmi les salariés
2024-11-18
Auteur: Michel
Le gouvernement français a décidé de vendre le magazine emblématique 60 millions de consommateurs, publié par un établissement public depuis 1970, une annonce qui suscite une vive émotion parmi les salariés ainsi que des inquiétudes quant à l'avenir de l'information destinée aux consommateurs.
Olivia Grégoire, ancienne ministre déléguée chargée des questions de consommation, a décrit 60 millions de consommateurs comme "la référence incontournable en matière d'information pour les consommateurs", garantissant "une qualité, une neutralité et une indépendance" sans égal.
Le magazine, édité par l’Institut national de la consommation (INC), basé à Malakoff, emploie environ cinquante personnes. Malgré son rôle crucial dans l’information consommateurs, le magazine a récemment été confronté à des difficultés financières croissantes. Selon des représentants du personnel, le nombre d’abonnés a chuté de 140 000 en 2019 à 76 000 en 2024, tandis que le déficit persiste depuis sept ans, mettant en péril la santé financière de l'INC.
Le cabinet de la secrétaire d'État à la consommation, Laurence Garnier, a confirmé que l'État souhaite trouver un repreneur capable de revitaliser le magazine. L’objectif serait d’apporter des ressources nouvelles et une expertise afin d’attirer un nouveau public, à un moment où le gouvernement cherche à réduire les dépenses publiques.
Un rapport parlementaire de 2022 avait déjà mis en lumière la baisse progressive des subventions à l'INC, s'effondrant de 6,3 millions d'euros en 2012 à seulement 2,7 millions d'euros en 2020. Cette évolution du statut soulève des questions cruciales sur l'avenir de cette institution.
Les représentants des salariés se disent totalement "stupéfaits" par cette décision. Dans une lettre ouverte, ils ont appelé le Premier ministre Michel Barnier à reconsidérer cette vente, plaidant pour un soutien financier de l'État de 3,2 millions d'euros pour revitaliser l'INC.
"Cette annonce est catastrophique et affaiblira l'accès à l'information objective pour les consommateurs, laissant ainsi le champ libre aux influenceurs et à la désinformation", s'insurgent-ils. Ils mettent également en avant qu'investir dans l'intérêt général est souvent entouré d'incertitudes financières.
Les salariés s'interrogent sur l’avenir de l’aspect informatif sans les équipes d'experts qui ont fait leur force, comme les ingénieurs, juristes et économistes. L’idée d’un INC démuni d’un média phare est source d’inquiétudes croissantes sur la viabilité de l’institut dans les années à venir.
Olivia Grégoire a exprimé dans un communiqué sa profonde déception face à la décision de l'État qui annule les perspectives de relance du magazine. Elle a exprimé sa solidarité avec les employés de l'INC et a appelé à maintenir une information de qualité au service des consommateurs.
Créé en 1966, l'INC a pour mission d'informer et de défendre les droits des consommateurs, tout en encourageant une consommation responsable. Comprenant un centre d’essais et un département dédié aux études juridiques et économiques, l'INC se trouve à un carrefour crucial. Sans une aide rapide de l'État, le risque de fermeture plane, menaçant l'avenir des valeurs qu'il défend. Ce bouleversement pourrait signer la fin d'une ère pour l'information indépendante en France.