Le grand requin blanc : signe d'un écosystème méditerranéen en santé ?
2024-11-19
Auteur: Chloé
Début novembre, un pêcheur a eu la chance d'observer et de filmer un grand requin blanc d'environ 4 mètres dans les eaux cristallines du parc national de Port-Cros. L'Observatoire Elasmed, qui se consacre à l'étude des requins et des raies en Méditerranée, a confirmé son identification grâce au Muséum d'histoire naturelle. Il s’agit bien d’un jeune requin blanc (Carcharodon carcharias), et cette nouvelle a ravi les experts comme François Sarano, vétéran de la plongée avec ces fascinants prédateurs marins.
Pour François Sarano, la présence d'un tel spécimen au large de Porquerolles n'est pas une surprise totale. Bien qu'il soit moins fréquent dans les eaux françaises, le requin blanc continue d'être observé le long des côtes italiennes, espagnoles, tunisiennes, algériennes et marocaines. Historiquement, leur population était bien plus abondante jusqu’aux années 1950, avant que la pêche industrielle ne devienne un problème majeur, entraînant leur déclin dramatique.
Les grands requins sont essentiels à l’écosystème marin, et leur retour pourrait signaler une amélioration de la santé des océans méditerranéens. La préservation de la réserve de Port-Cros, reconnue pour sa biodiversité, pourrait jouer un rôle crucial dans ce phénomène. En effet, un écosystème bien protégé, tel que Port-Cros où la pêche est contrôlée et responsable, encourage les espèces menacées à revenir.
Cependant, il est important de noter que le grand requin blanc est actuellement classé « en danger critique d'extinction » sur la liste rouge des espèces menacées de l'Union européenne, et « vulnérable » à l'échelle mondiale. En Méditerranée, leur protection est presque inexistante, rendant leur suivi difficile – il ne resterait qu'un nombre estimé de quelques centaines d'individus. La vision de requins blancs morts, plutôt que vivants, devient de plus en plus courante.
La présence du grand requin blanc est souvent qualifiée de « rempart » pour l'écosystème méditerranéen, car son existence revêt une importance majeure pour maintenir l'équilibre marin. Lorsque cet immense prédateur meurt, il enrichit les grands fonds marins, nourrissant une multitude d'autres espèces. Dans des zones où il est protégé, comme sur l'île de Guadalupe au Mexique, la biodiversité prospère, attirant une variété d'autres animaux marins tels que les otaries et les éléphants de mer.
En étendant les zones de réserves maritimes avec des moyens adaptés, la Méditerranée pourrait retrouver cet emblématique requin et d'autres espèces menacées. Les passionnés de plongée pourraient alors plus souvent apercevoir ces majestueux prédateurs et s’habituer à les côtoyer.
Chaque plongée effectuée avec ces créatures marines reste l’une des expériences les plus marquantes de la vie de nombreux plongeurs et océanographes. L'invitation est lancée : rétablissons l'équilibre de notre écosystème, et permettons aux requins blancs de reprendre leur place parmi les géants des mers.