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Le grand retour tant attendu des scanners médicaux en France !

2024-10-02

Auteur: Marie

À l'usine de GE Healthcare, située à Buc (Yvelines), le climat est à la fête. Le 1er octobre 2023, le géant américain, issu de la scission de General Electric, a inauguré sa première ligne d'assemblage de scanners médicaux en France, marquant ainsi un tournant historique pour l'industrie française de la santé.

L'inauguration a accueilli une paire de ciseaux géants pour couper le ruban rouge, en présence d'élus locaux et d'un message vidéo du ministre délégué à l'industrie, Marc Ferracci, célébrant les efforts pour reconquérir une autonomie sanitaire. En effet, la production de ces appareils, essentiels pour le diagnostic médical, s'était complètement évaporée de notre territoire depuis le rachat de la Compagnie générale de radiologie par GE en 1987.

Cette nouvelle ligne d'assemblage, qui opérationnelle depuis quelques semaines, vise à répondre à la demande croissante de toute l'Europe, un marché jugé à 2 milliards de dollars (soit environ 1,8 milliard d'euros). GE Healthcare, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 19,6 milliards de dollars en 2023, a investi 1 million d'euros dans cette initiative pour rapatrier à Buc l'assemblage du Revolution Maxima, son modèle le plus vendu à l'échelle mondiale.

Fini les délais de livraison interminables ! Auparavant, la production se faisait en Chine, entraînant une attente pouvant aller jusqu'à quatre mois. Aujourd'hui, les clients européens peuvent bénéficier de rappels de commandes en seulement quatre semaines, se réjouit Jean-Philippe Bousquel, directeur général imagerie de GE Healthcare International.

Le premier scanner assemblé en France a été expédié au centre hospitalier de Montargis (Loiret) mi-septembre. Avec une ambition de livrer entre 200 et 250 appareils par an, GE Healthcare envisage de fournir des hôpitaux, cliniques et centres de radiologie du pays. Pourtant, le chemin vers le « made in France » est encore semé d'embûches. Bien que le générateur soit français, la majorité des pièces, y compris le crucial tube à rayons X, proviennent encore de l'étranger, principalement de Chine et d'Inde. De plus, l'assemblage ne se fait pas entièrement à Buc, puisque le positionneur rotatif est préassemblé en Chine avant d'être expédié.

Le retour des scanners médicaux en France suscite de grandes attentes, mais il faudra faire face à des défis d'approvisionnement si l'on veut atteindre une véritable indépendance dans la production médicale. La bataille pour l'innovation et l'autonomie industrielle est loin d'être terminée, mais la France semble enfin emprunter la voie d'une renaissance dans le domaine de l'imagerie médicale.