Technologie

« Le Grand Retournement » : Attention aux Risques de la Géo-ingénierie !

2024-11-12

Auteur: Sophie

Livre. Face à l'urgence climatique, faut-il réformer notre système économique ou manipuler le système terrestre ? Les enjeux sont de plus en plus préoccupants : les scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat estiment que plus de 3 milliards de personnes vivent déjà dans des zones vulnérables. Malheureusement, les efforts pour une décarbonation rapide et ambitieuse sont encore loin d'être suffisants.

Pour faire face à cette crise, certains partisans soutiennent l'idée que l'humanité pourrait avoir besoin de recourir à la technologie pour moduler le climat et établir de nouveaux équilibres planétaires. « Le Grand Retournement. Comment la géo-ingénierie infiltre les politiques climatiques » (Les liens qui libèrent, 204 p., 20 €), une enquête approfondie menée par la chercheuse Marine de Guglielmo Weber et le journaliste Rémi Noyon, met en lumière ces projets ambitieux et l'idéologie qui les soutient. Elle explique comment l'idée d'une avancée technologique a été progressivement adoptée par des responsables politiques et économiques influents.

Appelés « apprentis sorciers », ces projets de géo-ingénierie sont portés aujourd'hui par une élite de scientifiques et de milliardaires de la Silicon Valley. L'une des propositions majeures, détaillée dans le livre, consiste à réduire les radiations solaires en diffusant d'énormes quantités de particules de soufre dans la stratosphère. Inspirée des impacts de grandes éruptions volcaniques, comme celle du Pinatubo en 1991, cette méthode prétend être une réponse temporaire à la montée des températures.

Cependant, ces solutions soulèvent également d'énormes inquiétudes. Les opportunités de risques, identifiées par Marine de Guglielmo Weber et Rémi Noyon, portent sur des conséquences potentielles désastreuses : perturbation des cycles de précipitations, menaces pour la santé publique et baisse significative des rendements agricoles. Pire encore, une telle réponse pourrait n'être qu'une panacée de courte durée, risquant un « choc terminal » si ces interventions venaient à cesse.

Le livre examine davantage les implications géopolitiques de la géo-ingénierie. « Qui sera en charge de déployer cette couverture solaire ? Qui contrôlera le thermostat de la planète ? » se demande-t-il. Alors que la géo-ingénierie émerge dans les débats scientifiques et politiques, il devient crucial de réfléchir aux conséquences de ces approches technologiques et à notre capacité à gérer la planète et ses écosystèmes. Les auteurs mettent en garde contre une telle approche qui pourrait illustrer un « oubli des limites », pointant que la légitimité des solutions non testées sur le terrain pourrait mener à des catastrophes en puissance.

Il est plus que jamais urgent de prendre conscience des dangers que la géo-ingénierie peut représenter. La véritable question à se poser est : sommes-nous prêts à jouer avec le climat de notre planète, au risque de provoquer des désastres irréversibles ? Ne laissons pas les « apprentis sorciers » du XXIe siècle nous entraîner vers une solutions qui pourrait s'avérer pire que le mal qu'ils prétendent combattre.