Divertissement

Le Manoir des Le Pen : QG Inattendu pour le Collectif Identitaire Némésis

2024-11-28

Auteur: Jean

Samedi 23 novembre 2024, un groupe de jeunes femmes s'apprêtait à participer à une manifestation à Paris contre les violences faites aux femmes. Cependant, le lieu de rassemblement de ces militantes du collectif Némésis a surpris plus d'un : le fameux Pavillon de l'écuyer, situé à Montretout, fief historique de la famille Le Pen. Ce manoir, avec ses plafonds ornés et ses jardins impeccablement entretenus, est au cœur d'une polémique qui soulève des questions sur les liens entre les extrêmes droit et les mouvements féministes.

Les membres de Némésis, qui se définissent désormais comme des féministes de droite, mettent en avant un discours controversé, attribuant la responsabilité des violences sexuelles aux immigrés, tout en dénonçant le prétendu silence des féministes traditionnelles sur ce sujet. Ce changement d'étiquette, du « féminisme identitaire » au « féminisme de droite », pourrait illustrer une évolution stratégique pour attirer davantage de soutien.

Le collectif a organisé un happening dans le but de s'infiltrer à la manifestation #noustoutes. Armées de slogans provocateurs tels que « Violeurs étrangers dans l'avion » et « Application des OQTF », ces militantes ont largement tiré parti du lieu de préparation, dont la provenance a intrigué les médias. Alice Cordier, directrice du collectif, a tenté de minimiser l'importance du manoir dans leur opération, affirmant ignorer tout sur ses propriétaires. Néanmoins, un portrait géant de Jean-Marie Le Pen accueillant les visiteurs dans le salon laisse peu de place au doute quant aux affiliations politiques du site.

Cette situation met en lumière les tensions qui entourent le féminisme en France et les moyens mis en œuvre par des groupes aux idéologies divergentes pour influencer le discours public. La présence d'un logo du Front National en arrière-plan durant la préparation a évidemment suscité des critiques. Alors que le mouvement pour la lutte contre les violences faites aux femmes prend de l'ampleur, ces infiltrations par des groupes identitaires soulèvent des questions éthiques sur l'harmonisation des luttes.

Le débat sur le véritable visage du féminisme français continue de diviser les opinions, et l'utilisation de lieux emblématiques comme Montretout pour véhiculer des messages aussi polémiques ne fait qu'ajouter de la complexité à ce combat déjà chargé. Reste à savoir comment cette situation évoluera dans le contexte actuel, où les mouvements féministes tentent de se réapproprier un discours inclusif tout en faisant face à des tentatives de récupération idéologique.