Le ministre de la Santé aux États-Unis : La création d'une réalité scientifique troublante
2024-11-25
Auteur: Michel
Le vendredi 22 novembre, le président Donald Trump a finalisé son futur cabinet avec la nomination du secrétaire d'État à l'Agriculture. Parmi ces nominations, celles liées à la santé suscitent une inquiétude particulière : Robert F. Kennedy, un fervent critique des vaccins connu pour véhiculer des théories du complot, pourrait devenir secrétaire d'État à la santé. En parallèle, Martin Makary, un allié de Kennedy, est pressenti pour diriger la FDA, l'agence qui supervise la régulation des aliments et des médicaments aux États-Unis.
Un événement tragique illustre les conséquences des positions de Kennedy. En 2018, une épidémie de rougeole a éclaté dans les îles Samoa, causée par une tragique erreur de vaccination où des nourrissons ont été victimes d'un mélange de vaccin et de relaxant musculaire. Après cet incident, la campagne anti-vaccination dirigée par Kennedy et son organisation a prospéré, menant à une chute dramatique des taux de vaccination. L’année suivante, la rougeole a refait surface, infectant plus de 5 700 personnes et provoquant la mort de 83 d’entre elles, principalement des enfants.
Kennedy, bien qu'avocat et dépourvu de formation médicale ou scientifique, prétend pouvoir comprendre les études scientifiques. Il nourrit des théories du complot telles que l'affirmation selon laquelle le VIH ne cause pas le SIDA, que les vaccins sont responsables d'autisme par leurs adjuvants, et qu'il existerait un traitement efficace contre le COVID grâce à l'ivermectine. Ses affirmations sont souvent accompagnées d'une suspicion peu fondée vis-à-vis des lobbies pharmaceutiques, allant jusqu'à dire que la vaccination des nouveau-nés contre l'hépatite B servirait exclusivement les intérêts de la firme Merck.
Le climat anti-scientifique fomenté par Kennedy s'accroît avec le soutenir inattendu de certains mouvements politiques. Ces dernières années, une alliance surprenante s'est formée entre des groupes d'extrême droite et des mouvements anti-vax, qui, dans le passé, étaient plutôt associés à des idéologies libérales. Dans un contexte où la confiance envers la science est primordiale pour assurer la vaccination et la santé publique, ces développements sont alarmants.
Lorsque des campagnes de désinformation ébranlent la confiance en la santé publique, les conséquences peuvent se faire sentir pendant des décennies. Par exemple, une fausse campagne de vaccination orchestrée par la CIA pour localiser Oussama Ben Laden a considérablement affaibli le programme de vaccination au Pakistan pendant de nombreuses années. Aujourd'hui, avec sa nomination en tant que ministre de la Santé, Kennedy dispose d'une plateforme pour propager ses idées, ce qui pourrait avoir des effets bien au-delà du mandat de Trump et impacter la santé publique tant aux États-Unis qu'à l’échelle mondiale.
La réalité scientifique est en danger, et les implications pourraient être catastrophiques.