En juillet 2022, le nom de l'influenceur anglo-américain Andrew Tate a éclipsé des sujets majeurs tels que "Donald Trump" et "Covid-19" dans les recherches Google. En août 2022, le Guardian rapportait que le hashtag associé à son nom avait dépassé les 11,6 milliards de vues sur TikTok. En 2023, il était la troisième personne la plus recherchée sur Google dans le monde, tandis que son compte sur X, rétabli par Elon Musk, comptait désormais 10 millions d'abonnés.

Un sondage réalisé au Royaume-Uni révélait que 84 % des Britanniques âgés de 13 à 15 ans avaient entendu parler de cet influenceur controversé, souvent décrit comme misogyne et phallocrate. Il fait actuellement face à de graves accusations de la part de la justice britannique et de la police roumaine, notamment en ce qui concerne le trafic de mineurs, des relations sexuelles avec un mineur, le blanchiment d'argent ainsi que la tentative d'influencer des témoins. Malgré cela, Andrew Tate bénéficie d'un soutien considérable de la part d'une base fanatique qui n'hésite pas à intimider les femmes témoignant contre lui.

Dans le contexte actuel, où la sphère numérique joue un rôle prépondérant dans la formation des opinions, le phénomène Andrew Tate pose la question de la virilité à l'ère des réseaux sociaux. Considéré comme un symbole pour certains jeunes hommes, il incarne les excès d'une manosphère qui valorise une image déformée de la masculinité.

Pour comprendre l'impact de Tate sur la culture actuelle, divers experts se penchent sur son influence. Parmi eux, le psychologue Ruben Rabinovitch, et l'essayiste Pierre Valentin, auteur de "Comprendre la révolution woke". Kevin Boucaud-Victoire, journaliste et rédacteur en chef de la rubrique Débat et Idées de l'hebdomadaire Marianne, discute également de la répercussion de ces idées sur la société. Quel avenir pour les jeunes générations face à de telles figures influentes ? Une question qui nous pousse à réfléchir sur le sens de la virilité et des valeurs qu'on souhaite transmettre.