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Le syndicat des médecins spécialistes exige une consultation à 60 euros pour mieux accéder aux soins non programmés

2024-10-05

Proposition de consultation à 60 euros

Lors de son congrès à Lille, le samedi 5 octobre, le syndicat Avenir Spé, représentant les médecins spécialistes, a lancé une proposition audacieuse : la création d'une consultation "de type nouveau" facturée à 60 euros, réservée aux "soins non programmés" ou aux demandes "d'avis rapide". Ce système permettrait aux patients de consulter un spécialiste, par exemple un cardiologue, sur recommandation d'un autre professionnel de santé comme un pneumologue en cas d'essoufflement suspecté.

Objectif d'Avenir Spé

L'objectif d'Avenir Spé est clair : "faciliter" l'accès aux soins dans un contexte où les délais d'attente pour voir un spécialiste sont devenus dramatiques. Actuellement, les patients doivent attendre en moyenne plus de 30 jours pour un rendez-vous chez un dermatologue et 40 jours pour un cardiologue, ce qui constitue une véritable source de préoccupation pour le syndicat.

Origine des délais excessifs

Ces délais excessifs s'expliquent en partie par l'organisation actuelle du "parcours de soins", qui impose une consultation préalable avec le médecin généraliste. Avenir Spé souligne que cette étape peut être un frein considérable à la prise en charge rapide des patients, d'autant plus que le secteur des généralistes souffre d'une pénurie criante. Le syndicat s'inquiète également de ce que cette structure crée une "hiérarchisation" des médecins, limitant l'accès rapide des patients aux soins nécessaires.

Controverses avec les médecins généralistes

Cependant, cette proposition rencontre des résistances, notamment de la part de MG France, le principal syndicat des médecins généralistes, qui craint un contournement de leur rôle pivot dans la prise en charge des patients. Lors de négociations avec l'Assurance-maladie, l'introduction de cette consultation à 60 euros avait presque compromis un accord, MG France menaçant de ne pas signer, ce qui avait amené à une réduction significative du texte initial.

Implications pour les soins de santé

Avenir Spé ne s'arrête pas là. Dans le cadre de cette nouvelle consultation, il est proposé que d'autres professionnels de santé, tels que les infirmières, les kinésithérapeutes ou même des proches aidants, puissent également référer des patients. Les spécialistes s'engagent à des délais de rendez-vous plus courts : quatre jours pour des soins non programmés et trois à quatre semaines pour bénéficier d'un avis spécialisé. De plus, un compte-rendu serait systématiquement envoyé au médecin traitant pour garantir une continuité des soins.

Conclusion du débat

Le débat reste donc intense autour de l’amélioration de l'accès aux soins en France, conjuguant urgences et soins de routine dans un contexte où la demande ne cesse d'augmenter.