Il n'existe « vraiment aucune alternative » au projet de Donald Trump, visant à transformer la bande de Gaza en une « Côte d'Azur du Moyen-Orient », une fois les habitants palestiniens déplacés. Ces déclarations percutantes ne viennent pas des États-Unis ou d'Israël, mais de Dubaï, prononcées le mois dernier par Yousef Al-Otaiba, l'influent ambassadeur des Émirats Arabes Unis à Washington.

Depuis son arrivée en 2008, Al-Otaiba a su établir des relations étroites avec des dirigeants américains de divers horizons tout en orchestrant une campagne de communication remarquable en faveur des Émirats. Son rôle a été crucial dans la négociation du traité de partenariat stratégique entre Israël et les Émirats, signé en septembre 2020 à Washington dans le cadre des « accords d'Abraham ». Ce moment a marqué le début d'une collaboration inédite entre ces nations, facilitée par des discussions directes avec Donald Trump et son staff.

Un consensus de façade est en place, où Al-Otaiba entretient des liens privilégiés avec le président des Émirats, le cheikh Mohammed Ben Zayed, ainsi qu’avec son frère, Abdallah Ben Zayed, le ministre des Affaires étrangères. Les déclarations de l’ambassadeur ne sont donc pas des écarts de conduite, mais plutôt l’expression d’une stratégie étatique bien réfléchie, même lorsque les Émirats choisissent de se joindre au consensus général de soutien à un État palestinien, comme lors du récent sommet arabique au Caire.

Cependant, la question demeure : quel avenir pour les Palestiniens dans ce jeu stratégique ? Les Émirats Arabes Unis semblent jouer sur plusieurs tableaux, cherchant à renforcer leur influence régionale tout en répondant aux pressions internationales. Les conséquences de cette politique pourraient bien redéfinir la situation géopolitique du Moyen-Orient. Ceux qui doutent encore du respect des droits des Palestiniens font face à un choix crucial : rester silencieux ou s'élever contre une politique qui pourrait les condamner à l'oubli.