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Les constructeurs automobiles bientôt "réduits à vendre des voitures à pédale" ? L'analyse alarmante de François Lenglet

2024-09-30

L'électrique, malgré ses avantages indéniables, peine à séduire les automobilistes français, laissant planer un doute sur l'interdiction potentielle des voitures thermiques d'ici 2035. Selon François Lenglet, expert en économie de TF1, la situation relève de l'impasse.

La France et l'Europe accusent un retard considérable dans le domaine des véhicules électriques. Avec des consommateurs qui se détournent des modèles électriques — en raison de leur coût supérieur de 30% par rapport à d'autres pays comme la Norvège et d'un réseau de recharge encore peu développé — il semble bien compliqué que les restrictions souhaitées par Bruxelles entrent en vigueur. Les prévisions de ventes pour début 2024 indiquent une chute alarmante de 8% en Europe.

Il est vrai que continuer à produire des voitures à essence s'avère coûteux, non seulement en termes d'impact environnemental, mais également à cause des amendes que Bruxelles impose désormais aux constructeurs, qui pourraient atteindre 15 milliards d'euros d'ici 2025. Cette situation met les fabricants dans une position délicate : l'électrique n'arrive pas à séduire, tandis que le thermique entraîne de lourdes pénalités. Voilà la véritable impasse.

En conséquence, les usines ralentissent leurs cadences. En France, la production de voitures a chuté à des niveaux équivalents à ceux des années 1960, et l'Italie a vu sa production réduire d'un tiers. Volkswagen, quant à lui, annonce la fermeture de certains de ses sites historiques en Allemagne pour la première fois en un siècle.

Face à cette crise, le ministre italien de l'Industrie a récemment plaidé pour un report du calendrier imposé par l'Union européenne, une demande qui rejoint celle d'un grand nombre d'industriels européens. Si ces inquiétudes ne sont pas prises en compte, il ne faudra pas s'étonner si nos constructeurs se retrouvent « réduits à vendre des voitures à pédale ». L'avenir se dessine donc sous des auspices incertains, et la question demeure : quelles sont les réelles solutions à cette crise ?

Identifiez-vous parmi ceux qui préfèrent attendre la révolution électrique ou les inconditionnels de la voiture à essence ? Les choix de demain se dessinent sous une pression grandissante.