Nation

Les Députés de La France Insoumise Vont-ils Vraiment Abroger le Délit d'Apologie du Terrorisme ?

2024-11-24

Auteur: Louis

Dans une démarche audacieuse, les députés de La France Insoumise (LFI) ont déposé le mardi 19 novembre une proposition de loi visant à abolir le délit d'apologie du terrorisme, dénonçant l'instrumentalisation de la lutte antiterroriste. Ils estiment que cette loi, instituée en 2014, menace la liberté d'expression en France.

Ugo Bernalicis, député du Nord et principal auteur de cette initiative, a souligné que des personnalités, y compris des responsables syndicaux, ont été poursuivies et condamnées à des peines d'emprisonnement sous cette qualification floue d'apologie du terrorisme. Ils avancent que les législations existantes, notamment celle du 29 juillet 1881 relative à l’apologie de crimes, suffisent largement.

Les événements récents ont mis en lumière cette problématique. Plusieurs rassemblements liés au conflit entre le Hamas et Israël, organisés par des candidats de LFI, ont été annulés avant les élections législatives, alimentant les accusations d'une atmosphère d'intimidation. Les députés insoumis pointent du doigt une aggravation de la répression depuis le 7 octobre, renforcée par une circulaire récente du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti.

La réponse de certains responsables politiques à cette proposition de loi ne s'est pas fait attendre. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré sur les réseaux sociaux qu’il était "difficile de faire plus ignoble". Jordan Bardella, président du Rassemblement National, a accusé LFI de vouloir légitimer le soutien au Hamas et à ses actes terroristes. Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, s'interroge également sur l'ampleur de cette proposition.

La polémique s'intensifie alors que nombre de ces personnalités politiques se demandent où s'arrêteront les élus de LFI. Sylvain Maillard, ancien chef de file des députés LREM, a qualifié cette initiative de "folie" et appelle à une prise de position claire contre cette proposition. Gabriel Attal, à la tête des députés Ensemble pour la République, a lui aussi exhorté les chefs de groupes de gauche à se distancier de cette proposition.

Il est évident que le débat sur la liberté d'expression et la lutte contre le terrorisme en France touche des cordes sensibles et soulève des questions cruciales sur l'équilibre entre sécurité et droits individuels. Alors que ce projet de loi symbolise un tournant potentiel, les répercussions sur la scène politique peuvent être profondes.