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Les fouilles près du "cimetière d'Emile Louis" : une douzaine d'objets découverts, frustrant pour les familles des victimes

2024-10-04

Les fouilles menées près du fameux "cimetière d'Emile Louis", localisé à Rouvray dans l'Yonne, ont pris fin jeudi soir, comme l'a confirmé le procureur d'Auxerre à France Inter le 4 octobre. Parmi les découvertes, une douzaine d'objets "potentiellement intéressants" ont été mis à jour, incluant une chaussure de femme, un vêtement complet, deux morceaux de tissus, une boîte de médicaments, et divers emballages dont l'origine reste à déterminer.

Les trois éléments textiles découverts sont actuellement en cours d'analyse à l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). Ces analyses, qui visent à déterminer l'âge des objets ainsi qu'à effectuer des tests ADN, sont réputées complexes et pourraient nécessiter plusieurs semaines avant de livrer des résultats.

Pour renforcer le processus d'identification, une photo du vêtement trouvé sera présentée à la famille de Marie-Jeanne Ambroisine Coussin, disparue en 1975, afin de voir si quelqu'un parmi eux peut la reconnaître. Cette fouille s'inscrivait dans le cadre de la tentative de retrouver le corps de cette potentielle victime d'Émile Louis. En 2018, une partie de son crâne avait été retrouvée par des chasseurs sur le même site où les fouilles ont été effectuées, à proximité du "cimetière d'Émile Louis", où les corps de deux de ses victimes ont été découverts à la fin des années 2000.

L'arrêt des fouilles a suscité une vague de colère, notamment chez Pierre Monnoir, président de l'association des handicapés de l'Yonne et lanceur d'alerte dans l’affaire des disparues de l'Yonne. Il dénonce la situation en déclarant : "On trouve des choses et on arrête, c'est étonnant quand même." Pour lui, cette décision est "honteuse" pour les familles, qui continuent de vivre dans l'incertitude. "On est encore en train de les torturer. Elles ont eu l'espoir que les choses avancent, et là, on arrête. J'ai un sentiment nauséeux pour les familles."

Ce cas soulève également des questions sur les procédures judiciaires en cours et la manière dont les enquêtes sur des disparitions anciennes sont menées. L'Yonne reste en émoi face à un passé tragique, et les familles des victimes espèrent que la lumière sera un jour faite sur ces affaires non résolues.