
Les Origines du Covid-19 : Une Enquête Sèche et Ambiguë de l'Académie de Médecine
2025-04-02
Auteur: Michel
Le mystère demeure entier concernant la propagation du Covid-19 : a-t-il transité naturellement d'un animal à l'homme ou est-il le résultat d'une fuite de laboratoire ? Dans un rapport publié le 2 avril, l'Académie de médecine ne tranche pas officiellement, mais mentionne des critiques concernant son approche scientifique. "Il semble probable qu'en l'absence de données convaincantes, nous ne saurons jamais l'origine de cette pandémie", conclut le rapport d'une vingtaine de pages.
Cinq ans après le début de cette crise sanitaire mondiale, l'origine de ce coronavirus suscite encore débats et tensions. Bien que les premiers cas aient été identifiés dans la région de Wuhan, deux hypothèses opposées persistent : la transmission d’un animal à l’homme ou une fuite d’un virus modifié d’un laboratoire. Les analyses de l'Académie de médecine, qui ne présentent pas de nouvelles preuves, s'efforcent de résumer les arguments des deux camps.
Un duel de théories
L'hypothèse de la transmission naturelle, soutenue par de nombreux chercheurs, fait état de l'apparition d'échantillons génétiques sur le marché de Wuhan, indiquant que des animaux, tels que les chiens viverrins, pourraient avoir agi comme intermédiaires entre les chauves-souris et les humains. Une étude clé parue dans la revue Science a, par exemple, illustré comment les cas de Covid-19 étaient concentrés autour de ce marché à la fin de 2019.
À l'inverse, l'hypothèse de la fuite d'un laboratoire a gagné en popularité, surtout parmi des agences de renseignement américaines, qui soulignent que les premiers cas ont été recensés à Wuhan, à proximité d'un institut connu pour ses recherches sur les coronavirus. Ajoutons que cette région est relativement éloignée des colonies de chauves-souris porteuses des virus de type SRAS. Ils font également valoir que le SARS-CoV-2 présente des caractéristiques biologiques atypiques qui semblent peu compatibles avec une émergence naturelle.
Des propos ambivalents
Malgré une apparente neutralité, l'Académie semble pencher vers l'hypothèse d'une origine laboratoire, évoquant un "faisceau de faits et d’arguments" en sa faveur, ce que ne fait pas pour l'émergence naturelle. Lors d'une conférence de presse, le professeur Jean-François Delfraissy a d'ailleurs déclaré que 97 % des membres de l'Académie partagent cette opinion, insistant sur l'importance d'en tirer des leçons pour l'avenir.
La virologue Christine Rouzioux, interrogée sur le sujet, a renchéri en affirmant ne voir que peu d'arguments qui soutiennent l'idée d'une émergence naturelle. Toutefois, elle a également précisé que la vigilance devait être accrue sur la surveillance des pathogènes potentiellement dangereux chez les animaux, tout en appelant à des réglementations plus strictes dans les recherches en laboratoire.
Des réactions vigoureuses
Ce rapport a été mal reçu par ceux qui soutiennent l'hypothèse de l'origine naturelle, comme Florence Débarre, qui a dirigé l'étude sur les chiens viverrins. Selon elle, ce rapport est trop léger scientifiquement et devrait être considéré comme une réaction négative à une recherche rigoureuse. Elle a accusé l'Académie de se rapprocher d'un discours complotiste, illustrant ainsi les fractures persistantes au sein de la communauté scientifique concernant ce sujet brûlant.
Alors que le monde entier attend des réponses claires sur l'origine de cette pandémie, il semble que le débat ne soit pas prêt à s'apaiser. L'importance de la transparence dans les recherches scientifiques semble plus cruciale que jamais, alors que l'humanité continue de combattre les conséquences de cette crise sanitaire mondiale.