Les Pesticides Cancers: 22 Nouveaux Coupables dans le Développement du Cancer de la Prostate !
2024-11-10
Auteur: Michel
Une étude récente menée aux États-Unis a révélé que 22 pesticides seraient associés à l'augmentation des cas de cancer de la prostate, la forme de cancer la plus répandue chez les hommes. Comme si cela ne suffisait pas, 19 de ces substances n'avaient pas été documentées auparavant, et quatre d'entre elles semblent être directement liées à un risque accru de mortalité.
Le cancer de la prostate est en constante augmentation, ce qui a conduit les chercheurs à évaluer les liens entre l'exposition à 295 pesticides et le développement de cette maladie dans chaque comté des États-Unis. Les résultats sont alarmants : 22 pesticides ont été systématiquement liés au cancer de la prostate, parmi lesquels quatre augmentent explicitement le risque de mortalité. Les scientifiques ont concentré leur analyse sur des délais de 10 à 18 ans entre l'exposition aux pesticides et le diagnostic du cancer, car cette maladie évolue lentement.
Trois des pesticides identifiés avaient déjà été corrélés au cancer de la prostate dans des études antérieures. Le 2,4-D, le pesticide le plus utilisé aux États-Unis et également présent en France, figure parmi eux. Il a été classé comme cancérogène probable pour l'homme.
Les chercheurs ont mis à jour la liste des dangers en identifiant 19 nouveaux pesticides qui, jusqu'à présent, n'avaient pas été associés à cette maladie mortelle. Cette liste comprend 10 herbicides, plusieurs fongicides, des insecticides, ainsi qu'un fumigant, une substance qui s'évapore pour se transformer en gaz.
Parmi les pesticides liés à un risque accru de mortalité figurent le trifluraline, le cloransulam-méthyl, le diflufenzopyr, et l'insecticide thiaméthoxame. Étrangement, certaines de ces substances sont déjà interdites dans l'Union Européenne. Toutefois, les chercheurs soulignent une situation préoccupante : "Seule la trifluraline est classée par l'Agence de protection de l'environnement comme un 'cancérogène humain possible', tandis que les trois autres sont considérées comme 'peu susceptibles d'être cancérogènes' ou ont des preuves de 'non-cancérogénicité'.
L'importance de cette recherche repose sur notre capacité à mieux identifier les facteurs de risque auxquels sont confrontés les hommes. Simon John Christoph Soerensen, l'auteur principal de l'étude à l'Université Stanford, déclare : "Cette recherche démontre à quel point il est crucial d'explorer les expositions environnementales, telles que l'utilisation de pesticides, afin de comprendre la variation géographique des cas de cancer de la prostate à travers les États-Unis. En nous basant sur ces résultats, nous pouvons avancer dans l'identification des facteurs de risque et travailler à la réduction des cas de cette maladie dévastatrice."
En France, il est important de noter que depuis 2021, le cancer de la prostate lié à l'exposition aux pesticides est reconnu comme une maladie professionnelle. La législation stipule un délai de prise en charge de 40 ans, exigeant cependant une exposition minimum de 10 ans à ces substances. Cela s'applique surtout aux travailleurs qui manipulent des pesticides, que ce soit par contact direct ou inhalation.
En outre, les populations des Antilles sont particulièrement touchées, avec plus de 90 % des adultes en Guadeloupe et Martinique exposés au chlordécone, un insecticide utilisé par le passé dans les cultures de bananes. Ces chiffres font des Antilles l'une des régions au monde avec la plus forte incidence du cancer de la prostate. Il est urgent d'agir pour protéger la santé de nos agriculteurs et de notre environnement contre ces substances toxiques.