Nation

Les premiers pas du gouvernement Barnier : un tournant décisif pour la France

2024-09-24

Auteur: Julie

Une pluie incessante s'abat sur la cour de l'Élysée, reflet d'un moment de transition pour la France. « C'est l'automne », constate Bruno Retailleau, d'un sourire sérieux, marquant ainsi la fin d'une période estivale placée sous le signe d'un répit politique décrété par Emmanuel Macron. Ce 23 septembre, le nouveau ministre de l'intérieur fait son entrée au palais présidentiel pour participer au premier conseil des ministres du gouvernement dirigé par Michel Barnier.

Autour de la table imposante de l'équipe de 39 ministres, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a été excusé en raison de son déplacement à l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

« Nous voici réunis pour ce premier conseil des ministres d’un temps nouveau pour notre pays », déclare le président de la République. Ce « temps nouveau » se caractérise par la réunion des membres du camp présidentiel et ceux du parti Les Républicains, qui ont souvent été critiques à l'égard de Macron par le passé. Bruno Retailleau, en tant que chef de file des sénateurs LR, a même déclaré que Macron avait « abîmé la France » il y a à peine deux ans.

« Vous êtes ici sur proposition du Premier ministre, je vous ai nommés, et vous aurez à agir au service de la France et des Français », affirme le président, soulignant que ce gouvernement n'est pas uniquement le sien, mais surtout un choix stratégique de Michel Barnier, une figure importante de LR. Le chef de l'État appelle les ministres à faire preuve d’« audace » et d’« ambition », promettant de les soutenir depuis sa position.

En réponse, Michel Barnier exhorte ses ministres à être « solidaires », « irréprochables », et « modestes », tout en respectant tous les partis politiques au sein d’un gouvernement qu’il décrit comme « républicain, progressiste et européen ».

Peu après, chacun des ministres quitte la réunion, sans les rituelles effusions de joie des remaniements précédents. La traditionnelle photo de famille, interrompue par la pluie, sera sans doute reportée au 27 septembre, lors d'un séminaire gouvernemental à Matignon.

Un changement marquant depuis l'arrivée de Macron en 2017 est l'obligation pour ses partisans d'accepter le partage du pouvoir, allant même jusqu'à le relinquish. Lors des passations de pouvoirs précoces, les émotions étaient palpables, signifiant un mélange de fierté et de mélancolie face à la fin d'une ère. Comme l’a souligné Clément Beaune, ex-député et pionnier chez les macronistes, « c’est la fin d’une époque ». Mais qu'est-ce que cela signifie pour l'avenir politique de la France ? Les enjeux sont clairs : le gouvernement Barnier doit naviguer dans des temps incertains, et la manière dont il choisira d'administrer ce partage pourrait bien déterminer le paysage politique à venir.