Affaires

Les producteurs d'électricité en état d'alerte face à l'introduction de nouvelles taxes

2024-09-23

Alors que les « superprofits » des énergéticiens continuent de croître en raison de la flambée des prix de l'électricité, le ministère des Finances (Bercy) s'active à la recherche de nouvelles sources de revenus. Après avoir mis en place la contribution sur la rente inframarginale de la production d'électricité (Crim) en décembre 2022, qui s'applique jusqu'au 31 décembre 2023, une nouvelle version, baptisée Crim 2, est en préparation. Les acteurs de l'industrie craignent que cette nouvelle taxe ne soit pas temporaire mais s'inscrive dans une stratégie de taxation à long terme.

Pour 2024, la Crim 2 viserait non seulement les revenus, mais également les capacités de production des fournisseurs d'électricité. Ce serait une sorte de taxe professionnelle très ciblée. Les grandes installations, notamment les centrales électriques dépassant 260 mégawatts (MW), seraient particulièrement touchées, laissant de côté les plus petites unités comme les centrales solaires et éoliennes. Cette mesure pourrait rapporter près de 3 milliards d'euros au trésor public, un enjeu financier considérable dans un contexte où la transition énergétique nécessite d'importants investissements.

Cette situation soulève des inquiétudes au sein du secteur énergétique, qui doit déjà composer avec les impacts de la guerre en Europe et les fluctuations des prix mondiaux du gaz et du pétrole. De plus, certaines voix s'élèvent pour dénoncer l’impact potentiel de ces taxes sur la compétitivité et les investissements futurs dans des énergies renouvelables, essentielles pour atteindre les objectifs de neutralité carbone fixés par l’Union européenne d’ici 2050.

Les producteurs d'électricité, particulièrement ceux dépendant des énergies fossiles, doivent se préparer à des discussions et des adaptations majeures pour faire face à ces changements fiscaux, qui pourraient redéfinir le paysage énergétique en France.