Les révélations étonnantes sur les capacités cognitives des astronautes en apesanteur
2024-11-24
Auteur: Julie
L'exploration spatiale est en plein essor avec des missions audacieuses comme Artemis, les ambitions lunaires de la Chine pour 2030, et les projets martiens de Musk avec Starship prévu pour 2026. Alors que les séjours en orbite s'allongent, il devient essentiel de comprendre les effets de l'espace sur le corps humain, et notamment sur notre cerveau.
Au-delà des défis physiques bien connus – tels que la perte de masse musculaire, la déminéralisation osseuse et les troubles du sommeil – une dimension nouvelle intrigue les chercheurs : l'impact de l'apesanteur sur les fonctions cognitives. Une étude récente, publiée le 20 novembre dans la revue *Frontiers in Physiology*, a révélé des phénomènes surprenants concernant les astronautes en mission.
Cette recherche, menée principalement par le Behavioral Health and Performance (BHP) de la NASA, a porté sur 25 astronautes de la Station Spatiale Internationale (ISS). Pendant leurs séjours de six mois en orbite, ces astronautes ont participé à une série de tests destinés à évaluer leurs capacités cognitives. Les résultats montrent que, bien qu'ils accomplissent leur travail plus lentement qu'au sol, leur précision reste stable : "Nous n'avons constaté aucun signe de déficience cognitive ni de déclin neurodégénératif significatif", affirme Sheena Dev, co-autrice de l'étude.
L'évaluation comprenait un outil connu sous le nom de "Cognition Battery", qui comportait dix exercices complexes, allant de la mémorisation d'images tridimensionnelles à la reconnaissance d'expressions faciales, en passant par la manipulation d'objets dans un ordre déterminé. Les tests ont été réalisés avant le départ, deux fois pendant la mission et une fois de retour sur Terre.
Les chercheurs ont constaté que certaines fonctions cognitives, comme l'attention, ralentissaient dès le début du séjour spatial. En revanche, la vitesse de traitement de l'information ne revenait à son niveau initial qu'après le retour sur Terre. Ces adaptations cérébrales s'expliquent par divers facteurs, notamment le rayonnement cosmique, la faible gravité, le manque de sommeil, et des conditions de travail particulièrement exigeantes.
Ces résultats sont précieux pour préparer les missions futures de longue durée, surtout celles qui viseront Mars. Les scientifiques disposent désormais d'outils fiables pour évaluer les performances cognitives des astronautes tout au long de leur mission, ce qui est crucial pour prévenir des problèmes tels que l'augmentation des erreurs, l'impact sur les interactions sociales au sein de l'équipage, ou encore les risques pour la santé mentale.
De plus, il est important de considérer que le moindre mouvement dans l'espace prend plus de temps, et le cerveau doit ajuster son rythme en conséquence. Tout comme notre perception du temps peut varier selon les situations, les astronautes apprennent à gérer cette nouvelle temporalité au fil de leur mission, entraînant ainsi une adaptation fascinante des capacités cognitives en apesanteur.