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L'État s'empare des supercalculateurs d'Atos : Un tournant décisif pour l'industrie française

2024-11-25

Auteur: Chloé

Dans une nouvelle initiative stratégique, l'État français s'apprête à nationaliser une autre des activités clés de l'industrie technologique. Le ministère de l'économie a annoncé, ce 25 novembre, l'ouverture de négociations exclusives avec Atos pour acquérir l'intégralité de sa division dédiée à l'« advanced computing », pour une valeur d'entreprise estimée à 500 millions d'euros, pouvant atteindre jusqu'à 625 millions d'euros incluant d'éventuels compléments. Une phase d'audit d'un mois précédera la signature d'un contrat de cession entre Atos et l'Agence des participations de l'État.

Atos est reconnu pour la fabrication de supercalculateurs, ou « high performance computing » (HPC). Ces machines ultrapuissantes trouvent des applications tant civiles, comme la recherche scientifique avancée et la prévision météorologique, que militaires, incluant des simulations nucléaires pour le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives. Antoine Armand, ministre de l'économie, a souligné la nécessité pour l'État d'assurer la pérennité et le développement des activités industrielles essentielles à la souveraineté nationale.

L'activité « advanced computing » d'Atos compte plus de 2 500 employés, principalement en France, avec un site d'assemblage à Angers actuellement en cours d'extension. En 2023, cette division a affiché un chiffre d'affaires d'environ 570 millions d'euros.

Cybersécurité : une autre dimension stratégique en jeu

L'accord avec l'État inclut également l'engagement d'Atos à initier un processus de cession pour ses activités de cybersécurité et de systèmes critiques, avec un chiffre d'affaires estimé à 340 millions d'euros. Bien que des discussions avaient été ouvertes en avril pour que l'État acquière ces activités aux côtés des supercalculateurs, les négociations n'avaient pas réussi à aboutir. La séparation des ventes de ces deux divisions vise à fluidifier l'opération.

Les produits de cybersécurité sont extrêmement sensibles, car ils incluent des systèmes comme le C4I (Command, Control, Communications, Computers and Intelligence), essentiel pour fournir des informations en temps réel aux forces armées françaises. De plus, cette activité a contribué à la sécurité des communications des avions de chasse Rafale, soulignant l'importance critique de ces technologies dans le paysage géopolitique actuel.

Le ministère de l'économie a précisé que la cession de ces activités de cybersécurité se fera sous la supervision d'une liste d'acquéreurs potentiels approuvés par l'État, garantissant ainsi une transition sécurisée et contrôlée dans cette période de changement. Cette initiative montre que l'État prend des mesures proactives pour sécuriser des actifs technologiques clés, en réponse à une demande croissante pour des solutions de sécurité avancées dans un monde de plus en plus numérisé.