« L’expérimentation animale : vers une révolution éthique et scientifique ? »
2024-11-19
Auteur: Emma
La recherche biomédicale et les tests toxicologiques connaissent une évolution majeure, soutenue par des professionnels, des institutions et la société civile. Ce changement de paradigme vise à développer et adopter des méthodes scientifiques plus fiables et prédictives pour la santé, qui ne nécessitent pas le recours à des animaux.
Actuellement, presque tous les produits de consommation quotidiens, qu'il s'agisse de nettoyants, d'aliments, de pesticides ou de médicaments, sont testés sur des animaux. En France, près de 2 millions d’expérimentations animales ont été réalisées à des fins scientifiques en 2022. La directive européenne de 2010 stipule que l'expérimentation animale doit être considérée comme le dernier recours. Cependant, la réalité est bien différente, avec environ 10 millions de tests sur animaux pratiqués chaque année en Europe.
L’expérimentation animale soulève des questions éthiques et scientifiques. En effet, ses limites sont apparentes lorsqu’il s’agit de reproduire le fonctionnement normal et pathologique chez les humains. Une étude révélée en juin a mis en lumière que 95 % des médicaments testés et approuvés sur des animaux ne parviennent jamais à atteindre le marché, souvent en raison de leur toxicité ou de leur inefficacité chez l'humain. De plus, le processus de développement d'un médicament peut s'étendre sur dix à quinze ans et atteindre un coût exorbitant de 2,3 milliards de dollars (environ 2,2 milliards d'euros). Ces chiffres alarmants illustrent le besoin urgent d'évolution dans ce domaine.
La discussion sur la recherche animale a longtemps été centrée sur des enjeux éthiques, mais le Comité scientifique Pro Anima insiste sur le fait qu'il s'agit également d'une question scientifique majeure de santé publique.
Des solutions innovantes
À l’heure actuelle, de nouvelles technologies émergeant telles que les organes sur puce et l'intelligence artificielle (IA) ouvrent des perspectives prometteuses. Ces techniques, notamment in vitro, ex vivo et in silico, utilisent des données humaines pour offrir des modèles plus proches de notre physiologie et de notre clinique, marquant ainsi un développement sans précédent dans le monde de la recherche.
Par exemple, des chercheurs de Moderna, en utilisant un foie sur puce conçu par la biotech Emulate, ont pu évaluer la toxicité de trente-cinq nanoparticules lipidiques. Cette étude a été réalisée en seulement dix-huit mois pour un coût de 325 000 dollars, alors qu'une approche traditionnelle impliquant des primates non humains aurait largement dépassé les 5 millions de dollars et duré plus de cinq ans.
Les avancées dans ce domaine ne cessent d'évoluer et de susciter un intérêt croissant au sein de la communauté scientifique et du grand public, pour un avenir où la santé humaine et le bien-être animal peuvent avancer ensemble.