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L’Industrie Révolutionne les Salaires des Cadres en 2024 : Une Analyse Révélatrice !

2024-11-21

Auteur: Jean

L'année 2024 a été marquée par un tournant majeur pour les cadres en France, avec des augmentations salariales qui atteignent des niveaux inespérés. Un impressionnant 60% des cadres ont reçu une hausse de leur rémunération, une performance nettement améliorée par rapport aux 46% observés en 2021, période précédant la forte inflation. Cette tendance est confirmée par le baromètre annuel des rémunérations de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), qui a révélé que 59% des cadres avaient déjà bénéficié d'une augmentation en 2023. La rémunération médiane (fixe et variable) a franchi la barre des 54 000 euros en 2024, marquant une progression substantielle par rapport aux 53 000 euros en 2023 et 52 000 euros en 2022.

L'industrie s'avère être le secteur champion des augmentations, où un remarquable 72% des cadres ont connu une revalorisation de leurs salaires. La rémunération médiane dans ce secteur est passée de 58 000 euros en 2023 à 60 000 euros en 2024, témoignant d'une dynamique positive. En deuxième position se trouve la construction, avec 60% des cadres augmentés, suivie des services à 58% et du commerce à 55%.

Particulièrement frappant, les augmentations salariales au sein de l'industrie sont extrêmement variées : 81% des cadres du secteur de l'énergie et de l'eau ont été augmentés, tout comme 76% dans l'automobile, l'aéronautique et les matériels de transport, ainsi que dans le secteur de la chimie. Ce dernier se distingue également par les salaires les plus élevés pour les cadres, atteignant jusqu'à 63 000 euros, suivi par l'énergie et l'eau à 61 000 euros, tandis que le secteur pharmaceutique affiche également une rémunération de 61 000 euros. En revanche, les cadres du secteur agroalimentaire affichent la plus basse rémunération, à 55 000 euros, malgré un taux d'augmentation de 69%.

En dépit de ces augmentations, le fossé en matière de pouvoir d'achat s'élargit. Dans l'ensemble des secteurs, seuls 25% des cadres ont bénéficié d'augmentations générales, la majorité ayant dû négocier individuellement. 40% n'ont obtenu aucune hausse. "Face à l'inflation, les entreprises ont réagi, mais les augmentations ne suivent pas la courbe inflationniste", explique Gilles Gateau, directeur général de l'Apec. Il souligne qu'il y a un net décrochage du pouvoir d'achat depuis 2021.

Une autre dimension préoccupante est révélée par le baromètre de l’Apec, concernant les seniors et les femmes. Les cadres de 50 ans et plus voient leur rémunération stagner à 60 000 euros bruts annuels depuis au moins 2021. Leur salaire est désormais comparable à celui des quadragénaires, remettant en question des idées reçues sur le coût des seniors sur le marché du travail.

Les femmes, quant à elles, continuent de faire face à des inégalités salariales importantes, gagnant en moyenne 12% de moins que leurs homologues masculins. Cependant, lorsque l'on tient compte du même métier et secteur, l'écart « inexpliqué » se réduit à 6,9%. Même s'il reste encore du chemin à parcourir, Gilles Gateau note une évolution positive : "Pour la première fois, presque autant de femmes que d'hommes ont bénéficié d'une augmentation en 2024, respectivement 59% et 60%."

Pour la première fois, l’Apec fournit des données sur les augmentations et les rémunérations des cadres selon les régions et par secteur d'activité. Si l'Île-de-France demeure la région où les rémunérations sont les plus élevées (58 000 euros), c'est en Franche-Comté que l'on a constaté le plus grand nombre de cadres augmentés en 2024 (64%). En revanche, les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine affichent les taux les plus bas d'augmentation (56%) ainsi que les rémunérations les plus faibles, respectivement à 49 000 et 50 000 euros bruts annuels.

Ces résultats suggèrent non seulement une relance du marché du travail pour les cadres, mais posent également des questions sur la durabilité de ces augmentations face à une inflation persistante. La tendance demeure à surveiller de près, alors que les entreprises devront voir comment elles peuvent équilibrer leurs budgets tout en attirant et retenant les talents dans un marché de plus en plus compétitif.