Technologie

L'observation astronomique menacée : l'impact des satellites superconstellations

2024-10-07

Auteur: Louis

On a tendance à l'oublier en admirant les images époustouflantes des télescopes spatiaux, mais la majorité des observations de notre Univers, y compris la détection d'exoplanètes, d'astéroïdes et de comètes, se fait depuis la Terre. Lorsqu’on s’intéresse à des objets plus lointains, les astronomes doivent souvent recourir à des temps d'exposition plus longs, ce qui entraîne une augmentation du nombre de perturbations.

Depuis le début des déploiements de Starlink par SpaceX en 2019, les inquiétudes enflent parmi les chercheurs et les associations. Ces derniers préviennent que leur domaine d'étude est en train de changer irréversiblement, leur laissant peu de moyens d'action face aux géants industriels. SpaceX, en réponse à ces préoccupations, a développé des programmes spécifiques pour réduire la visibilité des satellites, mais ces efforts sont parfois insuffisants.

La situation s'aggrave avec la dernière génération de satellites Starlink qui, en émettant trop d'ondes radio, interfèrent avec certains télescopes, comme le LOFAR en Europe, masquant ainsi des sources lumineuses dans le ciel profond. Et ce n’est pas tout, les astronomes continuent de faire face à de nouveaux défis.

Récemment, des chercheurs de l'Union Astronomique Internationale (IAU) ont dévoilé des résultats inquiétants concernant les satellites de la constellation Qianfan, récemment lancés. Ces satellites, conçus pour une future grande constellation nationale, pourraient atteindre un total impressionnant de 14 000 unités. Bien qu'ils soient destinés à fournir une connectivité performante, leur faible camouflage et leur grande réflectivité deviennent une menace tangente pour l'observation astronomique.

Les astronomes se retrouvent piégés par l'absence d'un canal de communication pour engager des discussions avec les entreprises telles que Shanghai Spacecom Satellite Technology ou même le gouvernement chinois. Ils se contentent de publier leurs résultats tout en espérant susciter l'intérêt des parties concernées.

À mesure que de nouveaux projets prennent forme, la situation semble se détériorer. Le projet controversé d'AST SpaceMobile, avec des antennes de 64 m2, est en pleine expansion, avec les premiers satellites déjà en orbite. En parallèle, la constellation Kuiper d'Amazon s'apprête à faire son entrée sur le marché, sans compter d'autres projets similaires qui vont apparaître dans un avenir proche.

Les chercheurs sur le terrain se voient ainsi démunis face à cette pollution visuelle et électronique chroniquement croissante causée par les satellites. Quelle que soit leur demande pour une régulation ou un contrôle, ils semblent pour l’instant porter leurs voix dans le vide cosmique. Si rien n'est fait, l'humanité pourrait être contrainte de renoncer à plonger dans les mystères du cosmos, alors que la nuit étoilée devient de plus en plus rare.