Mathieu van der Poel triomphe une fois de plus à l'Enfer du Nord : "Jamais je n'ai tant souffert à Paris"
2025-04-14
Auteur: Julie
Un tournant décisif dans la course
La chute de Tadej Pogacar, survenue à un peu plus de trente kilomètres de l'arrivée, a été le moment clé de la course. Mathieu van der Poel a partagé ses impressions, se remémorant avec précision : "Tadej est entré trop vite dans le virage alors que nous étions à grande vitesse. J'ai compris qu'il ne pourrait pas négocier le virage. J'ai marqué un temps d'arrêt pour évaluer la situation, mais en réalisant que l'écart se creusait, j'ai dû agir rapidement. C'est toujours dommage qu'une course soit influencée par un incident, mais c’est la nature du cyclisme, surtout à Paris-Roubaix. J’ai même crevé dans l’un des derniers secteurs… S’il n’avait pas chuté, je doute que j’aurais pu le distancer sur les pavés, et nous serions très certainement arrivés ensemble au vélodrome."
Une souffrance inédite
Interrogé sur ses victoires précédentes à Paris-Roubaix, van der Poel a affirmé : "C'est celle où j'ai le plus souffert ! Je n'avais jamais ressenti une telle douleur à Paris-Roubaix. Je ne m'attendais pas à être seul en tête si loin de l'arrivée, d'autant plus que le vent soufflait de face sur les deux derniers secteurs. Gérer mon effort n’a pas été simple : la communication avec l'équipe était instable et mon capteur de puissance a cessé de fonctionner après Arenberg. J'étais donc lancé dans cet effort presque à l’aveugle, c'était délicat, surtout lors de mon changement de vélo au carrefour de l'Arbre."
Une stratégie payante avec Jasper Philipsen
Accompagné pendant un moment par son équipier Jasper Philipsen, van der Poel a compris l'importance de cette présence : "C'était un avantage stratégique indéniable. Lorsque j'ai vu Jasper partir, j'ai d’abord hésité, mais quand un écart s’est formé entre Tadej et moi, il n’y avait plus de choix, nous entrions dans un duel décisif."
La victoire après des sensations contrastées
Comparant sa victoire de l'année précédente, où il portait le maillot arc-en-ciel, à celle de ce dimanche, il a déclaré : "L’année dernière, j’avais des sensations très différentes à la fin. Rouler vite vous donne parfois l’impression de voler sur les pavés, mais cette fois, ça a été très différent. Sur les deux derniers secteurs, je n'arrêtais pas de buter sur chaque pavé. Je savais que Tadej serait là pour jouer la victoire, il est actuellement l'un des meilleurs coureurs, peut-être un des meilleurs de tous les temps. Son retour est à prévoir, il ne lâchera pas facilement."
Un respect mutuel entre champions
Tadej Pogacar a même exprimé sa fascination pour van der Poel, en disant qu'il aurait été fan de lui enfant. Mathieu a ri en répondant : "Cela va dans les deux sens ! Tadej est unique, capable d'exploits incroyables. À seulement 26 ans, il a encore des années brillantes devant lui. Un jour, quand on repensera à sa carrière, il pourrait être au niveau d'Eddy Merckx. Si j'étais enfant aujourd'hui, je ne choisirais pas entre nous, je savourerais le spectacle !"
Un printemps historique et des projets à venir
En résumant son printemps des classiques, van der Poel a exprimé sa joie : "Je suis absolument ravi, c'est l'un des meilleurs printemps de l'histoire. Je n'avais pas un sentiment de revanche après ma 3e place au Ronde, juste le plaisir de retrouver mes meilleures jambes. Quand la préparation est incertaine, le doute s'installe toujours." Les fans se demandent maintenant s'il participera à l'Amstel Gold Race, mais il a confirmé qu'il ne sera pas présent.