Mayotte : La Députée RN s'engage aux côtés de footballeurs sans papiers
2024-11-22
Auteur: Sophie
« Bravo à eux, je suis fier de mes garçons. » Ibrahim Chakir, entraîneur de l’équipe de football de Combani à Mayotte, choisit de mettre en avant l’esprit combatif de ses joueurs, malgré la polémique entourant la présence de sept footballeurs en situation irrégulière. Ces derniers, qui ont été interdits de déplacement dans l’Hexagone, ont reçu un soutien inattendu de la députée du Rassemblement National (RN), Anchya Bamana. Cette même députée, souvent critique envers l'État français, exige d’ailleurs un renforcement de la fermeture des frontières de l’île.
Le 20 novembre, lors d’un match décisif face à l’équipe de Corte (National 3), les « Diables noirs » de Combani ont dû se battre sans leurs sept titulaires, tous étrangers et sans titre de séjour. Malgré cette situation difficile, l'engouement pour le football mahorais demeure fort, et plusieurs élus locaux avaient tenté d’influer sur la décision du préfet pour permettre une dérogation à ces joueurs. Anchya Bamana a même écrit un courrier au préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, en demandant une régularisation urgente des footballeurs, permettant ainsi à l'équipe de les avoir à ses côtés.
En réponse, le préfet a expliqué que la dérogation ne peut être accordée qu’aux étrangers en situation régulière. Un rappel des règles spécifiques en vigueur à Mayotte a été fait, soulignant que toute demande de régularisation doit passer par des procédures établies et que l’urgence des dossiers n’est pas suffisante pour accélérer les choses. De plus, certaines demandes ont été jugées incohérentes ; plusieurs joueurs ont évoqué une « qualité d’étranger malade » favorable à leur présence sur le terrain, ce qui a soulevé des doutes.
Aussi préoccupant, le préfet a mentionné la paralysie du service des étrangers de la préfecture, en raison des actions du Collectif des citoyens de Mayotte 2018, qui semblent avoir le soutien de certains élus, rendant impossible l’examen des dossiers de régularisation et compliquant pour ceux-ci l’obtention d’une aide humanitaire ou d’asile.
Cette situation emblématique interroge les enjeux de la politique migratoire à Mayotte et soulève des questions sur les règles appliquées aux sportifs étrangers. À l'heure où la passion pour le football anime l'île, l’avenir des familles et des athlètes concernés reste en jeu. Comment la communauté mahorais va-t-elle répondre à cette crise ? Restez avec nous pour suivre les évolutions de cette affaire touchant au cœur des enjeux sociaux et migratoires.