Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a fortement plaidé pour l'organisation d'un débat à l'Assemblée nationale concernant le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, en affirmant que 'ce traité ne doit pas entrer en vigueur si le peuple français ne lui accorde pas son soutien'.

Lors d'un entretien avec France 3, Mélenchon a lancé un appel au président Macron : « Arrêtez votre cirque avec le Mercosur. Nous voulons que ce traité soit discuté au sein de notre Assemblée et qu’il soit soumis au vote des Français ». Il a souligné l'importance d'une résolution émanant de son groupe, prévue pour le 28 novembre, visant à inciter le gouvernement à se retirer de ce traité controversé.

Le gouvernement a déjà jugé cette résolution irrecevable au début du mois de novembre, tout comme une proposition similaire du Rassemblement national en octobre. Aurélie Trouvé, présidente de la commission des Affaires économiques, a annoncé sur Franceinfo que son groupe déposerait une nouvelle proposition de résolution pour exiger un débat, soutenue par l'article 50-1 de la Constitution, afin d'organiser un vote à l'Assemblée nationale contre cet accord.

Cette nouvelle proposition sera finalisée ce lundi, a-t-elle précisé à l'AFP. Critiquant vivement la posture du président, elle a affirmé : 'Si cet accord est signé, la première personne responsable sera Emmanuel Macron, qui a laissé les négociations traîner pendant des années en prétendant qu'un bon traité était envisageable'.

Les tensions autour du traité se font de plus en plus palpables. Alors que les discussions se poursuivent concernant le Mercosur, le temps pourrait être un facteur crucial. Selon plusieurs membres du Parti socialiste, dont l'ancien président François Hollande, 'il n'est peut-être pas trop tard pour stopper la partie commerciale de l'accord'. Cependant, ils signalent qu'au moins quatre États membres représentant 35 % de la population européenne doivent s'opposer au traité.

Par ailleurs, Manon Aubry, députée européenne de La France insoumise, a récemment adressé une lettre ouverte à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, signée par plus de 130 parlementaires de 13 pays. Dans cette lettre, ils exigent l'abandon de la conclusion du traité, soulignant que 'c'est la première fois qu'un appel transnational est lancé, révélant que l'enjeu dépasse le cadre de l'agriculture française'.

Les agriculteurs français, inquiets de l'impact qu'aurait ce traité sur leur secteur déjà fragile, prévoient de se mobiliser contre celui-ci à partir de ce lundi. Le traité, en négociation depuis des décennies avec les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie), est désormais au cœur de la tournée en Amérique latine du président Macron, qui a commencé samedi dernier et devrait se poursuivre jusqu'à jeudi. L'issue de ces négociations pourrait transformer le paysage agricole européen et exacerber les tensions sociales en France. Quelles seront les répercussions de ce débat sur le avenir politique de Macron et la stabilité des agriculteurs français ? Restez connectés.