
Mon psy est une IA : « L’IA n’est pas notre amie, elle nous répond ce qu’on veut entendre »
2025-03-22
Auteur: Jean
Après une semaine de congé, Stéphan, psychothérapeute cognitivo-comportementaliste, a découvert par l’un de ses patients que ce dernier avait utilisé l'intelligence artificielle pour tenter d’apaiser ses angoisses. "Il semble que cela lui ait permis de calmer ses ruminations. Partager sa réalité peut être apaisant. Mais je ne pense pas que ma profession soit en danger. L’IA lui a conseillé des choses assez banales, quelques suggestions semblables à celles d'un ami peu informé lui suggérant de voir un professionnel…" Stéphan sourit. Il poursuit : "Dans un cadre thérapeutique, l’IA devrait adopter une posture 'neutre', mais je doute de la manière dont elle construit son savoir et des impacts des influences répétées qu’elle subit à travers des interactions qui vont systématiquement dans le même sens…"
Ce phénomène de recourir à des IA pour des conseils psychologiques soulève de nombreuses questions éthiques et pratiques. Les experts soulignent que le soutien émotionnel humain reste irremplaçable. En effet, dans cette période de « permacrise » — une crise permanente affectant divers aspects tels que la géopolitique, l'économie et le climat — la recherche de réponses par le biais de l'intelligence artificielle pourrait offrir un répit temporaire, mais elle ne peut pas remplacer la profondeur d’une relation humaine. Chaque expérience humaine est unique, et la capacité d'un thérapeute à comprendre réellement les nuances des émotions est quelque chose qu'une IA, à l'heure actuelle, peine à égaler.
À mesure que la technologie progresse, une combinaison de soutien humain et d'outils technologiques pourrait être l'avenir de la santé mentale, mais la prudence reste de mise. Les utilisateurs doivent être conscients des limites des systèmes d'IA et prendre soin de leur bien-être mental.