Mystère des profondeurs : un son étrange capté en Antarctique suscite l'intrigue depuis 1960
2024-11-28
Auteur: Sophie
Une découverte fascinante : des "dialogues" sous-marins ?
Lors de la dernière réunion de l’Acoustical Society of America, Ross Chapman, spécialiste en acoustique marine à l’université de Victoria au Canada, a présenté ses découvertes captivantes. Après avoir analysé des décennies d’enregistrements, son équipe a mis en lumière un phénomène acoustique exceptionnel impliquant plusieurs "interlocuteurs" dispersés dans l'océan.
"Ce qui nous a réellement interpellés, c’est que lorsqu’un émetteur produisait un son, les autres restaient muets, comme s'ils prenaient le temps d'écouter avant de répondre à leur tour", explique Chapman. Ce schéma évoquant une conversation humaine est sans précédent dans le milieu marin. Toutefois, la véritable fonction de ces échanges demeure énigmatique.
Un phénomène ancien et omniprésent
Initialement enregistré dans les eaux glacées de l’Antarctique, le son connu sous le nom de Bio-Duck a depuis été détecté au large de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et dans d’autres zones océaniques. En 2014, grâce à des dispositifs de surveillance acoustique sur des petits rorquals de l’Antarctique (Balaenoptera bonaerensis), les chercheurs ont pu établir un lien avec cette espèce. Cependant, des sons similaires, captés dans des régions où ces baleines n’ont jamais été observées, soulèvent de nouvelles questions. Cela pourrait indiquer l'existence d'une espèce encore inconnue produisant ces échos mystérieux.
Chapman a également identifié un autre son, similaire mais plus aigu, surnommé le "Bio-Goose", audible autour de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Ces découvertes initialement déroutantes renforcent l'idée d'une origine biologique. "À l'époque, l'idée qu'un son aussi régulier puisse provenir d'un animal semblait difficile à croire", reconnaît Chapman. Cependant, les recherches ont prouvé le contraire, révélant ainsi une complexité acoustique surprenante dans les profondeurs marines.
Un mystère qui appeler à la réflexion
Bien que le Bio-Duck soit principalement attribué au petit rorqual de l’Antarctique, son rôle reste flou. Pourquoi ces cétacés émettent-ils ces sons ? S'agit-il de méthodes de navigation, d'appels sociaux, ou peut-être de conversations liées à la chasse ou à la reproduction ? "Peut-être parlent-ils de ce qu'ils vont manger, ou échangent-ils des nouvelles entre parents et petits", plaisante Chapman. "Ou bien, peut-être commentent-ils simplement cette étrange embarcation tirant une longue ligne derrière elle."
Une exploration encore inachevée
Malgré les avancées technologiques, nos océans demeurent l'un des derniers grands mystères de notre planète. On dit souvent que nous comprenons mieux Mars que les mystères des fonds marins. Le Bio-Duck, et plus largement le monde sonore des cétacés, illustrent à quel point les profondeurs océaniques abritent des comportements animaux encore énigmatiques.
Alors que les chercheurs poursuivent leurs analyses, le phénomène du Bio-Duck demeure un rappel saisissant des mystères insondables qui habitent nos mers. Peut-être qu’un jour, nous parviendrons à déchiffrer ces conversations sous-marines dignes des légendes de léviathans. En attendant, le mystère perdure, nourrissant à la fois la science et l'imaginaire collectif, tout en incitant à la protection de ces écosystèmes fragiles.
Restez à l'affût ! D'autres découvertes pourraient révéler des mystères encore plus profonds dans les profondeurs de nos océans.