Nation

Nancy : Grand rassemblement pour défendre deux salariées voilées menacées de licenciement

2024-10-02

À Nancy, un impressionnant rassemblement de près de cent cinquante personnes s'est tenu mercredi pour soutenir deux salariées de l'association Accueil et Réinsertion Sociale (ARS), qui risquent le licenciement en raison d'une clause de neutralité les obligeant à retirer leur voile.

Alors qu'un conseil d'administration se déroulait à huis clos, le groupe de manifestants a fait entendre sa voix à travers des slogans percutants, des sifflements et des applaudissements. « Nous sommes là ! » ont-ils scandé inlassablement, affirmant ainsi leur solidarité et leur détermination face aux membres de l'administration, confinés à l'intérieur.

La manifestation s'est déroulée paisiblement, sans intervention des forces de l'ordre. Les pancartes brandies par des membres de l'association, ainsi que des militants et syndicalistes venus en renfort, arboraient des messages forts tels que « Laïcité, diversité, fierté » et « Non à la dissolution des valeurs ». Les deux salariées, quant à elles, n'étaient pas présentes, mais la charge émotionnelle de la situation était palpable. Philippe Blouet, éducateur spécialisé et délégué syndical Sud, a exprimé l’impact de cette médiatisation : « Les conséquences de cette attention médiatique et des commentaires désagréables sous les articles doivent peser lourdement sur ces deux femmes. »

En arrêt maladie, les salariées n'ont pas encore pris de décision quant aux options proposées par la présidente de l'association, Valérie Jurin. Les choix incluent le retrait de leur voile, une rupture conventionnelle ou le licenciement. Elles ont demandé plus de précisions sur les indemnités éventuelles en cas de rupture de contrat ou de licenciement. Cependant, le conseil d'administration a clarifié qu'aucune procédure de licenciement n'était en cours pour le moment.

Valérie Jurin a déclaré : « La laïcité et la neutralité sont des principes fondamentaux. Nous envisageons de rédiger une charte sur la laïcité au sein de notre association. » Malgré la pression extérieure, l'association a confirmé que la clause de neutralité, qui a été validée fin décembre et appliquée le 10 août, ne sera ni suspendue ni retirée.

Ce mouvement fait écho à un débat plus large sur la laïcité et l'intégration des valeurs de diversité dans le milieu professionnel. Alors que les enjeux de la liberté d'expression et des convictions individuelles continuent de provoquer des polémiques en France, cette affaire concentre les tensions autour des questions identitaires et religieuses dans le lieu de travail. Les soutiens aux salariées voilées ne cessent de croître, et l'issue de cette affaire pourrait potentiellement redéfinir les normes de la laïcité dans les établissements publics et associatifs.