Némésis : l'étonnant masque des identitaires en lutte féministe
2024-11-24
Auteur: Pierre
Le visage dissimulé derrière une casquette et des lunettes de soleil, Alice Cordier, 27 ans, arpente la rue Turbigo à Paris. Dans ses mains, une pancarte proclame : « Jordan, faut qu’il se Bardella. » Mais ce n’est qu’une façade, car sous l’apparence anodine se cache un message provocateur qu'elle révèle plus tard. Accompagnée d'un membre de la sécurité engagé pour l'événement, Alice s'avance vers une émeute qu'elle s'apprête à déclencher.
Ce rassemblement, prévu le jeudi 27 juin sur la place de la République, attire des milliers de manifestants unis contre l'extrême droite, à l'initiative d'un collectif d'associations et de médias indépendants, ainsi que des syndicats comme la CGT. À peine trois jours avant le premier tour des élections législatives anticipées, suite à la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin, le Rassemblement national (RN) est en tête des sondages, ce qui alarme nombre d'opposants politiques.
Sur scène, diverses personnalités s’expriment : l’actrice Judith Godrèche, la militante écologiste Camille Étienne, et l’humoriste Aymeric Lompret, pour n’en nommer que quelques-uns.
Tandis qu’Alice Cordier pénètre le cœur de la manifestation, elle est rapidement entourée par neuf autres jeunes femmes, toutes armées de pancartes au message contre le RN, protégées par des gardes du corps. Approximativement à 20 heures, elles dévoilent leurs vrais slogans, révélant un message explosif : « Voter pour le NFP, c’est voter pour Mélenchon, condamné pour rébellion » ; « Voter pour le NFP, c’est voter pour Rima Hassan, convoquée pour apologie du terrorisme » ; et « Voter pour le NFP, c’est voter pour Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales. » Elles s'écrient ensuite : « Vous n’êtes pas féministes ! »
La réaction de la foule ne se fait pas attendre : après un bref moment de choc, des huées retentissent, des canettes volent, et des manifestants commencent à les attaquer verbalement. Sur scène, David Dufresne, journaliste spécialisé dans les violences policières, tente de calmer la situation : « Laissez les provocateurs ! Ne les nourrissez pas ! »
Les tensions montent encore lorsqu'une jeune femme est frappée par une canette de bière et que d'autres subissent des crachats. Les gardes du corps des militantes réagissent avec force, tandis que la foule se met à crier « Siamo Tutti Antifacisti » (« Nous sommes tous des antifascistes », en italien). Finalement, les militantes de Némésis, ce collectif identitaire qui se décrète « féministe », sont contraintes à battre en retraite.
Cet évènement souligne une transformation troublante des mouvements identitaires, qui, sous le prétexte du féminisme, semblent utiliser des tactiques d'attaque pour propager leurs convictions controversées. Au coeur de cette mobilisation, une question demeure : jusqu'où ces nouvelles alliances inattendues entre féminisme et identitarisme peuvent-elles mener ?