Nessim Ramdane, un père de quatre enfants et fervent amoureux du football, était considéré comme "un homme sans histoire". Le 3 octobre, peu après 4 h 30 du matin, il a été abattu d'une balle dans la tête dans son véhicule, dans le 3e arrondissement de Marseille. L’auteur présumé du tir n’est autre qu’un jeune de seulement 14 ans, qui a été arrêté peu de temps après. Cette tragédie soulève de nombreuses questions sur la violence des jeunes en milieu urbain.

Un drame insensé

Le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, a confirmé que Nessim travaillait pour subvenir aux besoins de sa famille ce soir-là. Après avoir accepté de prendre deux passagers dans sa voiture, il ignorait qu'il serait mêlé à une affaire de vengeance. Alors qu’ils se dirigeaient vers la cité Félix Pyat, les jeunes passagers ont cru apercevoir leur cible dans la rue. Ils ont demandé à Nessim de s’arrêter, mais après avoir refusé, il a été exécuté par le jeune assassin, armé d’un revolver 357 Magnum.

Cette exécution brutale n’avait rien à voir avec le trafic de drogues, comme l’a précisé le procureur, confirmant que Nessim n’était en aucune manière impliqué dans ce milieu.

Passionné de football et éducateur

Nessim Ramdane avait laissé une empreinte indélébile dans le monde du football amateur. Originaire de la région, il a joué dans plusieurs clubs, tels qu'Endoume, l'Athlético de Marseille, et Fos-sur-Mer, avant de prendre un rôle éducatif pour transmettre sa passion du sport aux jeunes générations. Sa disparition a profondément choqué la communauté sportive locale.

Fabrice Coulomb, directeur sportif du Carnoux Football Club, a rendu un hommage poignant sur les réseaux sociaux, louant ses valeurs humaines et son implication dans le football. De nombreux clubs, dont l'ES Fos-sur-Mer, ont honoré sa mémoire en soulignant son caractère exceptionnel : "une personne au grand cœur, un joueur fidèle et un mentor pour les enfants". L’émotion était palpable lors de la minute de silence observée par le club de Saint-Zacharie au stade François Coulomb.

L’héritage laissé par Nessim est celui d’un homme respecté et admiré, un père dévoué et un ami loyal. Son histoire, tragique et emblématique de la montée de la violence à Marseille, interroge et appelle à une réflexion sur la protection de nos jeunes et la lutte contre l’insécurité qui gangrène certaines de nos villes. Sa mémoire continuera d’inspirer ceux qui l’ont connu, et sa passion pour le football vivra à travers les générations futures.