L’Institut de la statistique et des études économiques (ISEE) de Nouvelle-Calédonie a rendu public, le 7 octobre, un rapport alarmant sur la situation de l'emploi dans l'archipel, accentuée par les troubles sociaux qui perdurent depuis plusieurs mois. Selon les chiffres disponibles à la date du 31 août, environ 6 000 emplois dans le secteur privé ont été supprimés en raison de la révolte déclenchée le 13 mai, en lien avec le projet de dégel du corps électoral. Cette crise a été particulièrement dévastatrice pour le tissu économique de la capitale, Nouméa, où de nombreuses entreprises ont été fermées.

L'ISEE précise qu'en août, 4 929 chômeurs ont bénéficié d'indemnisations au titre du chômage total, représentant 7,4 % de l'effectif salarié de mars. De plus, 19 330 personnes ont été prises en charge par le dispositif de chômage partiel, soit 29 % des effectifs avant la crise.

La crise économique se double d'une hausse inquiétante des prix, notamment des aliments, qui a grimpé de 4,3 % entre mai et août. La Nouvelle-Calédonie est déjà reconnue pour son coût de la vie particulièrement élevé, avec un écart de prix de plus de 30 % par rapport à la métropole en 2022.

La situation est d'autant plus préoccupante avec l'effondrement de l'industrie minière, qui constitue la principale ressource naturelle de l'archipel. En août, la production de nickel, essentiel pour l'économie locale, a chuté à 545 770 tonnes, une baisse dramatique par rapport aux 1,8 million de tonnes enregistrés à la même période l'année précédente.

Michel Barnier, le Premier ministre, a récemment indiqué lors d'une déclaration de politique générale que le projet de réforme du corps électoral, initialement proposé sous la précédente législature, ne sera pas soumis au vote des parlementaires, ce qui soulève des questions sur l'avenir politique de la région. Les conséquences de cette instabilité sur l'économie locale risquent d'être profondes et doivent être surveillées de près.

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