Le quotidien régional Ouest-France a franchi un pas décisif en devenant, le 19 novembre, le premier journal en France à mettre un terme à sa présence sur le réseau social X, propriété d'Elon Musk. Cette décision, qualifiée de "définitive" par François-Xavier Lefranc, le président du directoire, fait écho à une tendance observée chez plusieurs médias européens qui s'éloignent également de cette plateforme controversée. Avec un tirage de plus de 595 000 exemplaires par jour, Ouest-France montre que la qualité du journalisme est une priorité.

"Aujourd'hui, X a tourné le dos aux médias et n'offre pas les conditions nécessaires à l'exercice serein du journalisme", a déclaré Lefranc. Les préoccupations autour de la diffusion de fausses informations et du manque de modération sur X ont conduit Ouest-France à réfléchir sérieusement à son rôle dans l’écosystème numérique. Cette décision pourrait avoir des répercussions importantes sur la manière dont d'autres médias français abordent également cette problématique.

Depuis le rachat de X par Musk en 2022, les critiques envers la plateforme se sont intensifiées. L'homme d'affaires, connu pour son soutien à Donald Trump et son approche radicale de la liberté d'expression, est accusé d'être inattentif aux conséquences de la désinformation qui se propage sur son réseau. Cela soulève des questions cruciales sur la responsabilité des réseaux sociaux dans la préservation d'un environnement sûr et respectueux pour les utilisateurs.

François-Xavier Lefranc clarifie la position de Ouest-France : "On n'est pas contre les réseaux sociaux, mais nous demandons simplement l'application du droit sur X." Il insiste sur le fait que tant que le réseau ne deviendra pas un espace régulé, où le respect mutuel prévaudra, Ouest-France ne reviendra pas. Il a également mis en lumière les dangers liés à l'anonymat sur la plateforme, soulignant les risques d'insultes, de harcèlement, voire de menaces de mort subies par les utilisateurs.

Cette décision de quitter X pourrait inspirer d'autres médias, renforçant ainsi la discussion sur l'éthique et la responsabilité des réseaux sociaux dans le paysage médiatique actuel. Ne serait-ce pas le début d'une nouvelle ère pour le journalisme français ? La bataille pour un usage sain des réseaux sociaux ne fait que commencer.