Le dénouement de l'une des polémiques les plus discutées des JO 2024 est enfin arrivé : le démontage de la tour des juges de l'épreuve de surf à Teahupo'o est officiellement terminé. Car cette tour en aluminium, dont la construction avait suscité une levée de boucliers sur le plan environnemental, a également fait couler beaucoup d'encre en raison de son coût exorbitant, atteignant finalement 4,6 millions d'euros.

Cette somme inclut non seulement la construction de la tour, mais aussi le câblage sophistiqué installé sous le sable du lagon. James Cowan, directeur de l'Institut de la jeunesse et des sports de Polynésie française (IJSPF), a précisé que le montage et le démontage des installations, évalués à 250 000 euros pour chaque compétition, pourront être rentabilisés grâce à des utilisations futures sur différents sites, qu'ils soient aquatiques, terrestres ou en montagne. Toutefois, chaque projet nécessitera des fondations spécifiques.

L'impact sur le circuit mondial de surf

Cependant, le ressenti sur le terrain est mitigé. L'augmentation des frais de montage et de démontage risque de poser de sérieux défis financiers pour la Tahiti Pro, une étape clé du circuit mondial de surf. Moana David, un surfeur respecté de la région, a déclaré que la World Surf League (WSL) pourrait ne jamais consentir à payer un tarif si élevé. Cette situation soulève des inquiétudes quant à l'avenir des compétitions de surf à Teahupo'o, qui ne peuvent malheureusement pas être jugées depuis la plage.

Un tollé environnemental

Les préoccupations environnementales autour de cette tour se sont amplifiées à la fin de l'année dernière, avec des associations écologiques dénonçant la construction d'une structure en aluminium plus haute que la précédente version en bois. La situation a atteint son paroxysme en décembre 2023, lorsque des images filmées par une militante ont montré une barge de chantier en train de démolir des blocs de corail, provoquant une onde de choc sur les réseaux sociaux. En réaction, une pétition contre ce projet a recueilli plus de 250 000 signatures, mobilisant de nombreux champions du surf qui ont exprimé leur soutien pour la protection de ces précieux écosystèmes.

Alors que le tournoi s'approche à grands pas, la communauté surfeuse de Teahupo'o reste vigilante, espérant que des mesures concrètes seront mises en place pour protéger leur environnement tout en continuant à célébrer ce sport passionnant.