Technologie

Paul Atkins validé à la tête de la SEC : Trump marque un point stratégique

2025-04-04

Auteur: Chloé

Il y a des nominations qui passent presque inaperçues, comme les éclipses que l’on rate en ne levant pas les yeux au bon moment. Et puis, il y a celles qui brassent les rouages du pouvoir, font frémir les marchés et froncent les sourcils des régulateurs. La nomination de Paul Atkins à la tête de la SEC est l'une de ces dernières. Ce changement de cap intervient dans un contexte tendu pour les crypto-monnaies, et pourrait redéfinir les règles du jeu de la régulation financière américaine.

Atkins, l'alternative à Gensler ?

Le 3 avril dernier, dans l’ambiance feutrée du Dirksen Office Building, Paul Atkins a franchi une étape décisive : la commission bancaire du Sénat l’a validé avec un vote de 13 voix contre 11. Ce nom n’a pas été choisi au hasard : il incarne une vision clairement divergente de celle de Gary Gensler, son prédécesseur, tant redouté dans l’industrie crypto pour sa politique répressive. Pour beaucoup dans le secteur des cryptomonnaies, l'arrivée d'Atkins est un changement bienvenu.

Le sénateur Tim Scott a décrit la nomination d’Atkins comme une promesse de « clarté » pour les actifs numériques, un terme très recherché dans un secteur souvent embourbé dans des méandres juridiques. Cependant, Elizabeth Warren ne partage pas cet optimisme, considérant qu’Atkins pourrait ouvrir la porte à des « escrocs milliardaires » comme Sam Bankman-Fried ou même Elon Musk, qui ont laissé leur empreinte controversée sur le paysage crypto.

Certains observateurs s’inquiètent déjà des décisions prises par l’intérim de Mark Uyeda, qui a occupé le poste de président par intérim après le départ précipité de Gensler. Uyeda a discrètement abandonné plusieurs poursuites contre des entreprises crypto, dont certaines ont des liens avec le cercle présidentiel, comme Ripple Labs. Des allégations circulent selon lesquelles certains personnages influents, comme Musk, pourraient désormais avoir accès aux systèmes de la SEC, représentant un tournant silencieux mais potentiellement révolutionnaire.

Les implications de cette nomination sont multiples :

- La nomination d'Atkins a été confirmée de justesse par 13 voix contre 11 au Sénat.

- Tim Scott promet plus de clarté pour les crypto-actifs sous le nouveau régime.

- Elizabeth Warren élève la voix contre un soutien qui pourrait être accordé aux élites de la cryptomonnaie.

- Des poursuites emblématiques, telles que celle de Ripple Labs, ont été abandonnées, soulevant des inquiétudes éthiques.

Stablecoins et tensions d'intérêts : Le cas problématique de World Liberty Financial

Mais cette histoire ne s'arrête pas là. Elle s’étend jusqu'aux bureaux de l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), où le projet de stablecoin USD1, porté par World Liberty Financial (WLFI) – une entreprise crypto soutenue par la famille Trump – déclenche des débats houleux. Plusieurs sénateurs ont récemment exprimé leurs craintes sur une possible interférence de Trump dans la régulation de ce projet.

La possibilité que l’OCC, sous pression de la Maison Blanche, facilite le lancement de ce stablecoin sans garde-fous soulève des inquiétudes quant à l’intégrité des régulations. Les voix s’élèvent, s’alarment de voir les régulateurs devenir des instruments d’intérêts privés, ce qui pourrait mener à une déréglementation alarmante des marchés.

De plus, Coinbase, coactionnaire de l'USDC, semble vouloir écarter Tether si une réglementation sur les stablecoins voit le jour dans les termes actuels, ce qui renforce encore les accusations de collusion au sein des décisions politiques en cours. Nic Carter, un expert du secteur, rappelle que la « capture réglementaire est un poison ».

Enfin, George Selgin, directeur de recherches au Cato Institute, avertit : « Peu importe qui capte qui : si la régulation nuit à l’intérêt général, alors elle devient problématique. »

- Les craintes grandissent autour du stablecoin USD1 de la famille Trump, inquiétant les sénateurs américains ;

- Des risques d’ingérence directe de Trump dans les décisions de l’OCC ont été soulevés ;

- Les pratiques de Coinbase soulèvent des soupçons d’élaboration de réglementations favorables ;

- L’accusation de capture réglementaire continue de gagner en crédibilité ;

- Des appels à l'établissement d'un organisme indépendant pour surveiller les régulateurs émergent, dans le but de garantir la transparence et l'intégrité du système.