« La culture n’est pas un luxe », « Sépulture de la culture » et « Artistes en lutte » : environ 3 200 personnes, selon les autorités, se sont rassemblées à Nantes, lundi 25 novembre au matin, devant l’hôtel de région des Pays de la Loire pour s'opposer aux coupes budgétaires drastiques projetées par la région dans le secteur culturel.

Le budget de la région n'a pas encore été voté, mais de nombreux acteurs culturels affirment avoir été informés par la région d'une réduction significative de leurs financements. Des syndicats et des acteurs du milieu culturel évoquent des baisses pouvant atteindre jusqu'à 75 % des subventions, imposées par la présidente de la région, Christelle Morançois (Horizons).

« Pour certains, on parle d'une baisse de 50 % l'an prochain, et d'une suppression totale l'année suivante. D'autres n'auront plus rien dès 2025. De nombreux travailleurs et travailleuses, déjà précaires, risquent de ne plus trouver de travail », a alerté Noémie Daunas, membre de la Synptac-CGT. Virginie Frappart, une comédienne de 51 ans participant à la manifestation, a ajouté : « C'est catastrophique. Toute la filière artistique dans notre région est menacée. C'est d'autant plus surprenant dans un territoire qui valorise le tourisme, notamment avec ses nombreux festivals. »

Face à cette crise, le conseil régional n'a pas donné suite aux demandes de commentaires de l'Agence France-Presse (AFP). La semaine dernière, il n'avait ni confirmé ni démenti les informations concernant les réductions. « La présentation du budget régional est prévue pour la session budgétaire de décembre », a précisé le service de presse.

Alors que le gouvernement a déjà imposé une perte de 40 millions d'euros sur les finances locales des Pays de la Loire, Christelle Morançois a déclaré qu'elle prévoyait des économies supplémentaires « de l’ordre de 100 millions » d'euros.

Le secteur culturel n'est pas le seul touché par ces coupes : la fédération régionale du Planning familial a également annoncé dans un communiqué qu'elle avait appris que la région envisageait, dès 2025, « la suppression pure et simple » de ses subventions. Par ailleurs, Mme Morançois a annoncé le 19 novembre sur X que « 100 postes ne seront pas remplacés au sein de nos directions, soit l'équivalent de 10 % de nos effectifs » d'ici la fin de son mandat.

Cette situation soulève de vives inquiétudes parmi les acteurs culturels, qui craignent une véritable désertification de la vie artistique en Pays de la Loire, où l'impact des coupes budgétaires pourrait se faire sentir à long terme, affectant non seulement les artistes, mais aussi le public et l'ensemble de la communauté.