Divertissement

[PEOPLE] Abou Sangare, un acteur en quête d'identité et la nouvelle coqueluche des médias

2024-10-08

Auteur: Léa

C'est une véritable histoire fascinante qui captivait l'attention du public. Il y a quelques mois, Abou Sangare n'était qu'un clandestin guinéen de 23 ans travaillant dans un garage à Amiens. Aujourd'hui, il se retrouve sous les projecteurs, enchaînant les interviews et prenant la pose pour des photographes dans les studios parisiens. Son parcours a pris un tournant incroyable lorsqu'il a décroché le premier rôle du film 'L'Histoire de Souleymane', réalisé par Boris Lojkine, présenté au Festival de Cannes la saison passée. Le film a fait sensation, recevant une ovation enthousiaste et le Prix d'interprétation masculine pour ce talent prometteur. Le magazine Télérama relatait l'émotion ressentie par les festivaliers face à l’histoire touchante d'un livreur guinéen sans papiers.

Recruté lors d’un casting sauvage, Abou Sangare incarne un personnage très proche de son propre vécu. Avec la même origine guinéenne, le même statut illégal et un combat partagé contre les autorités françaises, son histoire devient emblématique des luttes contemporaines. La critique ne tarit pas d’éloges, qualifiant ce récit de 'nécessaire' et d'‘émouvant’.

La nouvelle coqueluche du service public

Le vendredi dernier, le jeune acteur était l’invité de l’émission 'C à vous'. Pour promouvoir son film, il a également partagé ses conditions de vie difficiles en France. Abou Sangare fait face à une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) après que ses demandes de régularisation ont été rejetées. Ce témoignage a touché le cœur de nombreux téléspectateurs, provoquant des larmes cherchant à mettre en avant les défis des sans-papiers en France.

Lors d'une apparition sur France Inter, il a révélé que l'argent gagné grâce au film lui avait permis de rembourser ses dettes liées à son voyage en France. Cette confession a soulevé des interrogations sur le rôle des médias dans le soutien à l'immigration illégale, un sujet délicat au regard des lois françaises.

Une récupération évidente

Les réactions politiques ne se sont pas faites attendre. Pour certaines voix de gauche, l'histoire d'Abou devient un symbole à exploiter alors qu'ils commencent à faire face à un regain de tension sur les questions d'immigration. Le film 'L'Histoire de Souleymane' arrive à un moment clé où les discussions sur l'immigration sont intensifiées, révélant la pertinence de cette œuvre dans le débat public actuel. Libération a noté que le film pourrait redorer l'image parfois écornée de la politique d'immigration en France.

Cette situation soulève également d'autres problématiques complexes. Si Abou bénéficie d'un soutien juridique, combien d'autres sans-papiers, malgré leur intégration et leur contribution à la société, vivent dans la peur constante d'une expulsion ? La question de la régularisation des clandestins devient une nécessité pressante, un sujet qui reste pourtant largement en dehors des débats traditionnels.

L'histoire d'Abou Sangare n'est pas uniquement celle d'un homme en quête d'identité ; elle est un appel à une réflexion plus profonde sur les réalités de l'immigration en France et sur la manière dont nous traitons ces histoires humaines dans notre société.